Titres
Formation en 1999
Pour quelle raison écoutons-nous encore du rétro progressif au vingt-et-unième siècle ? Plus de quarante années nous séparent de la domination de l’orgue Hammond, des pièces à tiroir et des tempos improbables, une musique décimée par l’avènement de la disco. Nostalgie, voyage temporel, retour en enfance, archéologie sonore ou tout simplement amour de cette musique ? Pour ma part, mon coeur balance entre nostalgie et le plaisir de retrouver les sonorités seventies enregistrées avec les fabuleux outils dont nous disposons aujourd’hui. Quand Steve Hackett sortait Genesis Revisited II en 2012, je fus ébloui par la production qui faisait de l’ombre aux enregistrements originaux des anglais.
Hélas, mille fois hélas, tous les artistes de rétro progressif ne possèdent pas les moyens d’un Steve Hackett ou n’ont pas la volonté d’aboutir à un travail aussi parfait.
Wobbler, un groupe de prog symphonique s’inspirant de Gentle Giant, Genesis, Yes et King Crimson, naissait en Norvège en 1999. A ce jour, leur discographie comporte quatre albums. Le petit dernier, From Silence to Somewhere, reprend la formule de Hinterland (2005) avec seulement quatre morceaux. Trois grands formats, ‘From Silence to Somewhere’, ‘Foxlight’, ‘Fermented Hours’ et un bref instrumental, ‘Rendered In Shades of Green’.
La production plate, dénaturée par la digitalisation et la compression mp3, ne fait pas honneur au travail des musiciens. Des orgues à la Genesis qui miaulent au lieu de rugir, un chant à la Yes sans la tessiture et le timbre d’Anderson, une guitare à la Howe qui s’impose tardivement dans ‘Foxlight’, Wobbler joue un rétro prog qui ne possède pas le souffle épique des grands anciens .
From Silence to Somewhere ne marquera pas les esprits faute d’une forte identité musicale. Quelques passages interpellent plus que d’autres : l’ouverture de ‘Fermented Hours’ à l’orgue, un solo de guitare dans un ‘Foxlight’ folk médiéval - un des titres les plus inventifs de l’album qui rappelle Harmonium dans les premières minutes - ou la seconde partie de ‘From Silence to Somewhere’ avec sa guitare à la Steve Hackett.
Rien de bien neuf sous le soleil des seventies. Si la version vinyle bénéficie d’une meilleure production que la promotion que nous avons écoutée, alors peut-être que ce dernier Wobbler mérite plus d’attention.
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Vidéo :