Titres
Formation en 1996
Jan-Henrik Ohme [chanteur], Thomas Alexander Andersen [clavier], Jone-Arne Vibbo [guitariste], Mikael Kramer [guitariste,violon], Kristian Torp [bassiste], Robert Risberget Johansen [batteur,percussions]
Le nouveau Gazpacho ne possède que quatre titres et à peine quarante cinq minutes d’écoute. Il sort le 17 mars et se nomme Demon. Voila une bien piètre introduction pour le dernier album d’un groupe montant de la scène progressive internationale.
En réalité Demon est probablement le meilleur album du groupe et va se classer dans les merveilles de 2014, ça vous parle plus maintenant ?
Mélange de progressif mélancolique, de musiques folkloriques et d’éléments symphoniques, Gazpacho n’avait jamais osé s’éloigner autant de leur style initial. Il y avait bien eu quelques prémices avec March of Ghosts et ses influences venues du folklore, mais là, avec Demon, le groupe va bien au delà. Violon, violoncelle, bandjo, accordéon ne sont plus des éléments rapportés dans la composition, ils constituent réellement le squelette de ce nouveau concept album fabuleux.
I’ve Been Walking Part. I débute plutôt timidement avec quelques touches symphoniques, un passage au violon et une écriture relativement classique pour ces norvégiens. Écriture classique oui, mais de la très belle musique.
The Wizard Of Altai Montain, la petite pièce de ce concept, est une pure merveille, ne mâchons pas nos mots. Bijou de dentelle qui pourrait illustrer un manga de Miazaki. Xylophone, accordéon, picking à la guitare et légers voiles de claviers, un titre aérien et magique qui vire au tango argentin et fête du village en Sibérie (aux antipodes je sais), une passage instrumental à l’accordéon qu’il fallait oser placer ici. Je suis sous le charme.
I’ve Been Walking revient pour une seconde partie plus longue encore. Le titre va plus loin que Part. I, ajoutant une voix féminine, un vieil enregistrement lyrique style 78 tours, une belle montée en puissance au piano et toujours le chant envoûtant de Jon, un duo piano violon enchanteur. Gazpacho a raison d’écrire qu’il s’agit de l’album le plus ambitieux de leur carrière, ambitieux et également très réussi.
Death Room, avec son introduction démoniaque, est le morceau le plus long du concept, plus de dix huit minutes. L’atmosphère est inquiétante, la musique répétitive parsemée de bruitages, nous sommes dans l’antre de la bête. Ce quatrième titre est assurément le plus étonnant de toute la discographie de Gazpacho, l’équilibre habituel des instruments est rompu avec la basse bien en évidence, des choeurs presque Gospel et des bizarreries comme ce passage très guinguettes et bandjo. Bref Gazpacho, sans renier totalement leur style, ose comme ils n’ont jamais osé, et le résultat est sincèrement fabuleux.
Peut-on encore parler de rock progressif en écoutant de Demon, le débat est ouvert, mais si vous aimez Gazpacho, les albums subtils et les atmosphères bien construites, Demon est pour vous. Magnifique !