Samedi 4 octobre, Chez Paulette, à Pagney-derrière-Barine, l’association ArpegiA organisait une nouvelle fois un concert de rock progressif dans cette salle fabuleuse, au milieu de nulle part. L’affiche réunissait un artiste français, Franck Carducci et un groupe anglo/australien UPF, anciennement nommé Unitopia. Pour United Progressive Fraternity, il s’agissait de la deuxième et dernière date en France, autant dire une occasion quasi unique de voir ce groupe.
Pourtant, soyons honnête, malgré une forte mobilisation pour promouvoir le concert, malgré l’affiche, le public n’était pas franchement au rendez-vous, United Progressive Fraternity ou Unitopia comme vous voudrez n’est pas si connu que cela dans le monde du rock progressif, et c’est bien dommage, car il constitue un des piliers musicaux actuels du genre.
17h - Nous arrivons tôt pour profiter égoïstement des répétitions puisque ArpegiA nous y convie, on ne va pas s’en priver. Une interview de Franck Carducci est programmée à 18h, finalement nous avons commencé tout de suite puisqu’il y avait du retard sur les balances. J’avais quelques questions, mais avec Franck, quelques questions tiennent facilement trois quarts d’heure, je ne vous raconte pas la transcription qu’il me reste à faire. Ce fut un moment privilégié et très sympa avec Franck, que je rencontrais enfin après trois ans d’échanges via Internet : rien ne vaut une rencontre dans le monde réel.
18h - Viennent les balances, l’occasion de quelques photos sans public, discussions avec les organisateurs d’ArpegiA, membres de Music Waves, photographes de concerts, fan de rock progressif, le calme avant la tempête.
20h - La salle se remplit petit à petit, Franck Carducci et son groupe montent sur scène. Ce devait être le dernier show pour Oddity, mais finalement il aura lieu à Paris le 17 octobre, donc l’avant-avant-dernier show, pour ce premier album qui tourne depuis trois ans. Franck joue Oddity mais également Torn Apart son prochain disque qui sortira début 2015, nous auront droit à trois titres dont Torn Apart, une pièce longue et complexe, et Artificial Paradises au démarrage assez space-rock , ce dernier titre m’a franchement emballé. Pour Oddity, il y aura Alice version longue, The Last Oddity, Achilles qui ouvre le concert, un medley Genesis et j’en oublie. Le jeu de scène est énorme, pas une seconde de répit, du spectacle, les musiciens interagissent en permanence ensemble, occupent l’espace, un vrai show, haut-de-forme du Chapelier Fou, maquillages et costumes. C’est un peu ce qui m’a gêné d'ailleurs, le show semble trop bien rôdé, ne laissant pas de place à la spontanéité que j’aime tant sur scène, après, pour en avoir discuté autour de moi, je suis un peu isolé dans ce cas…
Torn Apart
Artificial Paradises
22h15 - Après quelques soucis techniques avec la basse, UPF arrive sur scène. Il y a du monde sur scène, deux claviers, percussionniste, batteur, guitariste, bassiste et chanteur, ça fait sept personnes, même sur la scène de Chez Paulette, cela commence à faire chargé. Pour United Progressive Fraternity, pas de costume, pas de jeu de scène, juste de la musique, encore que le guitariste Matt Williams bouge un peu de temps à autre histoire de… Cela tranche radicalement avec Franck, c’est évident. La musique est plus cérébrale, jazz fusion, progressive, agrémentée par la voix du grand Mark qui franchement est magique. Guy Manning aux doigts de fée et au toucher jazzy derrière ses claviers tire toujours un peu la langue. En face de lui, Marek Arnold (Toxic Smile, Flaming Row, The Seven Steps To The Gree Door...) sur un clavier lui aussi mais devant ses saxophones va nous offrir ces moments magiques dont il a le secret ou le cuivre remplace les synthés. D’après les quelques infos que j’ai pu glaner, il n’était pas trop dans son assiette, sincèrement, il n’en laissera rien paraître, bravo pour le professionnalisme, Marek ! Nous aurons droit à des titres du prochain album de UPF, Fall in Love with the World, qui sortira prochainement chez Inside Out - et non, il n’était pas en vente au concert, on est partis qu’avec le tee-shirt - un medley Unitopia, un morceau de Covered Mirror Vol. 1 et bien d’autres merveilles comme The Garden. Il faut être honnête, le public, n’a pas franchement accroché, à part quelques addicts venus de loin (même de la région parisienne). Ce qui m’a fait plaisir c’est que mon adolescent de 15 ans a carrément fondu pour UPF, il commence à avoir une bonne oreille, le petit gars.
0h15 - Rappel, la surprise c’est Marc qui fait revenir sur scène Franck et son groupe pour un “Carpet Crawlers” improvisé, ils en ont parlé mais ne l’ont pas répété. Trois claviers, deux percussionnistes, deux chanteurs, combien de guitaristes ? Un énorme bordel sur scène, un joli massacre de Genesis au passage, mais un magnifique moment de partage entre deux groupes.
Voila c’est fini comme disait Jean-Louis Aubert, j’en aurais bien pris une heure ou deux de plus, mais il aurait fallu dormir sur place… Le temps de saluer toutes les personnes rencontrées lors de cette magnifique soirée, deux heures de route, il était trois heures lorsque le dodo nous a pris dans ses bras… Merci à ArpegiA pour cette soirée magnifique !
Toutes les vidéos sont de Gilles Prog avec son aimable autorisation
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Rédigé par : Jean-Christophe