Photos par Cathy du Prog’Sud sauf The wrong object par Lulu et Mörglbl par Bill Bocquet
L’affiche du 6 mai 2016 proposait les allemands de Deafening Opera, les belges de The wrong object, et les habitués français de Lazuli pour lesquels une grande partie du public très nombreux était venu.
Je dois avouer que je me suis un peu moins régalé que la veille sur l’ensemble de la soirée. Non pas à cause de la qualité des groupes, mais parce que tout simplement j’apprécie moins les styles musicaux des deux premiers groupes. Mais il en faut pour tout le monde, et d’autres se sont régalés, ce qui est bien l’essentiel.
Les présentations d’Alain Chiarazzo, sont parfois surprenantes. Celle concernant Deafening Opera en fait partie, puisqu’il les a présenté comme faisant du prog symphonique, alors qu’à mon avis le groupe évolue plus dans le metal prog même s’il s’est diversifié. J’avoue que j’accroche modérement à ce genre musical, ce qui fait que j’ai eu un peu de mal à rentrer dans leur show. J’ai commencé à un peu plus à accrocher à partir de Paralelno, chanson en français, qui dégage une belle atmosphère mélancolique. Les amateurs se sont pleinement régalés. Le groupe a été fondé en 2005 par le chanteur Adrian Daleore, les guitaristes Moritz Kunkel et Thomas Moser ainsi que le bassiste Christain Eckstein bientôt rejoints par Konrad Gonshorek aux claviers. Celui-ci sera remplacé par le français Gérald Marie. C’est donc un sextet qui s’est présenté sur scène avec un répertoire de deux albums, Synesteria paru en 2009 et Blueprint paru en 2013. A noter que Moritz Kunkel ressemble un peu au fils caché de Steve Wilson avec son physique et son look proche du britannique.
J’ai bien apprécié le tortueux ‘Porcupine syndrome’ dont le début rappelle Porcupine Tree, avant de proposer quelques éléments à la Queen ainsi que des parties plus aggressives ainsi qu’un final instrumental riche. Le coté Blues funk de ‘Dripping Hot Chocolate’ m’a aussi bien plu.
Alors que tous ses collègues ont quitté la salle, Gerald Marie est resté seul sur scène et s’est adressé au public en indiquant que d’ordinaire il n’avait pas trop l’habitude de s’exprimer. Mais pour faire revenir le groupe, il nous a proposé de dire un mot en allemand en le découpant en trois parties reprises chacune par une portion de la salle. Sous sa direction le public s’est mis à crier ZU GA BE ! ZU GA BE ! Les membres du groupe sont revenus un par un, ce qui a permis à Gerald Marie de faire une présentation de chacun et ainsi au groupe de terminer leur set par ‘Man and Machine’.
De l’endroit où je me se situais, le son et notamment le mixage ne m’a pas paru excellent, ce qui a sans doute joué dans le fait que j’ai eu du mal à pleinement apprécier leur prestation. Peut être qu’à un autre endroit elle m’aurait semblé meilleure. En tout cas, Deafening Opera a reçu un excellent accueil. Les amateurs se sont régalés.
Set list :
25.000 Miles (Intro)
Blueprint
No Man´s Shadow
Tatjana
Paralelno
Sweet Silence
Dripping Hot Chocolate
As Night And Day Collide
Porcupine Syndrome
Rappel: Man And Machine
Ce fut ensuite au tour des belges de The wrong object, déjà présents en 2014, d’investir la scène. Le groupe fondé par le guitariste Michel Delville en 2002, et qui a l’habitude d’inclure des reprises de Zappa dans son jazz-rock cuivré, a reçu comme demande de l’organisation de proposer un set uniquement composé de reprises du grand moustachu. Il a d’ailleurs salué le travail d’adaptation effectué par le batteur Laurent Delchambre. Les autres membres actuels sont Antoine Guenet aux claviers et au chant, Pierre Mottet à la basse, Marti Melia au sax tenor et clarinette, et François Lourtie aux sax tenor, alto et soprano.
Ne connaissant pratiquement pas l’oeuvre de Zappa, je ne peux pas juger de la qualité de la prestation par rapport à son oeuvre. Les musiciens ont semblé moins à l’aise que la dernière fois, sans doute du fait que la plupart utilisaient des partitions pour jouer. Pour ma part, hormis quelques passages, je suis malheureusement resté plutôt hermétique à cet univers. Mais là encore les amateurs de Zappa et de jazz rock se sont délectés.
Facebook : https://www.facebook.com/The-Wrong-Object
Bandcamp : https://thewrongobject.bandcamp.com
Le final de la soirée a été superbe. Lazuli est un habitué des lieux puisque c’était la sixième fois que les gardois investissaient la scène du Prog’Sud, attirant à chaque fois un public de plus en plus important. Ils ont aussi joué au Jas’Rod lors d’un concert à l’invitation du groupe local Tokamak. Ils auraient même dû participer sept fois, puisque lors de leur première participation prévue le vent avait provoqué une panne d’électricité et la soirée avait du être annulée. J’avais quand même pu me procurer leur premier album. Je les ai vu aussi à trois autres reprises dans d’autres lieux, soit dix fois au total. La dernière, lors du Péage du Rock en 2015, ne m’avait pas laissé la meilleure impression, sans doute la faute à un Dominique Leonetti malade et à mes oreilles fatiguées par le volume sonore du groupe les précédant. J’avoue que les nouveaux morceaux joués ne m’avaient pas laissé une impression très marquante. L’écoute de leur dernier opus, Nos âmes saoules, m’a totalement rassuré sur ce plan. Il fait partie des meilleurs albums du groupe et cette fois pas vraiment de titre un peu moins convainquant comme cela a souvent été le cas par la passé. Il restait à voir comment cet album passait l’épreuve de la scène, et il l’a réussi haut la main. Il a été joué en intégralité, avec notamment ‘Les sutures’ joué pour la première fois. La sélection des anciens titres joués a été excellente, choisis parmi ceux qui rendent le mieux sur scène, avec un petit faible personnel pour l’imparable ‘Je te laisse ce monde’.
Lors du rappel, le groupe se lance dans un ‘Les courants ascendants’ mémorable. Une fois le morceau terminé, le public reprend la mélodie et Romain Thorel se lance alors aux claviers, accompagné rapidement par Vincent Barnavol à la batterie. Les autres membres encouragent le public à accompagner en tapant dans leurs mains pour cinq minutes d’improvisation des deux musiciens.
Le show s’est terminé devant un public en fusion et toujours aussi nombreux avec le rituel ‘Nine hands around the marimba’ qui comprend toujours l’insertion d’un titre connu, cette fois il s’agissait de ‘Heroes’, en hommage au regretté David Bowie.
Set list:
Le temps est à la rage
Le lierre
Déraille
Le miroir aux alouettes
Abime
Le marc du café
Chaussure à nos pieds
L'arbre
Je te laisse ce monde
Film d'aurore
Homo sapiens
Vita est circus
Les sutures
Nos âmes saoules
Rappels : Les courants ascendants
Impro Romain - Vincent
Nine hands around the marimba
Site internet : http://www.lazuli-music.com/
Page facebook : https://fr-fr.facebook.com/Groupe.LAZULI
Je terminerai par un petit mot sur la troisième soirée à dominante italienne.
C’est le trio instrumental Telescope road qui ouvrait la soirée. Il se compose d’Alain Chiarazzo (Eclat) à la guitare, du finlandais David Lillkvist à la batterie et bassiste américain William Kopecky. Les deux derniers sont, entre autres, membres du Pär Lindt Project. C’était leur troisième participation, et ils ont profité de la soirée pour sortir leur premier album.
Autre habitué, c’est l’Alex Carpani Band qui se produisait ensuite pour la cinquième fois au Prog’Sud, souvent avec des invités comme David Jackson ou Aldo Tagliapietra. Mais cette fois ils venaient présenter eux aussi leur dernier opus So close So far.
Lino Vairetti était déjà venu au festival en tant qu’invité du Alex Carpani Band, mais c’était sa première fois avec son groupe Osanna. Apparemment leur prestation a cloturé de fort belle manière le festival. Ci dessous, une petite photo de Lino entouré des organisateurs lors du final du festival .
Dans un contexte difficile, Prog’Sud maintient parfaitement le cap, et nous ne pouvons que féliciter encore une fois les organisateurs et tous les bénévoles qui oeuvrent pour réussir à mettre sur pied un tel festival.
Site internet du festival : http://progsudfestival.nuxit.net/
Facebook du festival : https://www.facebook.com/prog.sud/
Rédigé par : Jean-Noël