Un live report à quatre mains, signé Neoprog et Loloprog.
Pas de première partie mystère Chez Paulette dimanche soir.
Mystery, invité par l’association ArpegiA, assurait seul le spectacle. Nos ‘cousins’ jouaient pour la première fois en France, et il s’agissait de la seule et unique date dans l’hexagone de leur tournée. Contrairement au précédent concert organisé par ArpegiA avec Blind Ego, le public avait répondu présent cette fois. Plus de deux cent cinquante personnes, venues écouter les canadiens perdus au fin fond de la Lorraine, se pressaient dans la salle surchauffée par le temps orageux.
Comme à chaque fois, dans ce lieu magique, ce sont tout d’abord des rencontres et retrouvailles avec des lecteurs du webzine, des photographes, des curieux, des amis, des connaissances de concerts, des musiciens (TNNE et Light Damage) et le trio arpégien toujours aussi accueillant.
Le concert débutait à 19h30, une bonne chose lorsque vous avez de la route pour rentrer chez vous ensuite. Je ne vous cache pas que je n’étais pas au mieux de ma forme, avec, avant le début du concert, un mal de tête déjà lancinant. Mais fatigué ou pas, je voulais écouter nos cousins une nouvelle fois. Le son ce soir là n’allait rien arranger hélas à ma misère, trop fort, confus. Au premier rang, la voix de Jean, pourtant si belle, est à peine audible.
Le néo-progressif parfois symphonique de Mystery gagne beaucoup en puissance en live, les musiciens, bougent, jouent ensemble, tout particulièrement le chanteur, Jean Pageau, à la gestuelle très expressive. Antoine, comme à son habitude, s'éclate comme un fou aux claviers et, non sans une certaine dose d'humour et de dérision, mimera par exemple sur quelques accords répétés la montée au ciel vers le spot de lumière intense qui illumine soudainement ses claviers. Jean-Sébastien fait le job à la batterie et prendra spontanément le micro à la fin du spectacle pour partager son étonnement ravi à propos de l'accueil chaleureux du public et de l'organisation. Sylvain, avec sa guitare, oscille régulièrement entre passages introspectifs et partage musical enthousiaste avec ses potos. Michel, avec son jeu de scène mélangeant sobriété et pudicité, gratifie le public de soli ronds et bien enlevés qui s’envolent et partent flotter au dessus de l'audience. François à la basse rejoint Sylvain sur le devant de la scène pour carrément se lâcher vers la fin du concert, mimant les cris de guitare de son partenaire, et tirant une langue totalement incontrôlable. Et enfin Jean présent au chant, à la flûte et aux clavier-synthéguitare, joue constamment avec le public et avec ses compères, déclenchant une sorte de maelstrom final scénique, la scène devenant subitement trop petite pour tous ces mouvements et passes d'armes musicales jouissives entre les membres du groupe. Malgré cela, rien à faire, je ne rentre pas dans le show, concentré sur les photos, luttant contre l’agression sonore, j’oublie d’écouter, et seuls quelques ‘tubes’ du groupe, principalement de leur dernier album que je connais le mieux, me feront décoller un peu. Ils joueront un bel éventail de répertoire, commençant par ’As I Am’, avec ‘If You See Her’ et ‘Another Day’ pour terminer la première partie.
Après un interlude, et un croque-monsieur pour moi (une belle idée que cette restauration sur place), le groupe revient. Jean Pageau masqué, vêtu d’une cape façon Zorro, entame ‘Dear Someone’. Bonne nouvelle, le son semble de meilleure qualité. Les techniciens ont dû procéder à quelques ajustements, et le chant ressort mieux même si le volume reste définitivement trop élevé. J’apprécie mieux cette seconde partie, sans doute aussi parce que je recule vers le fond de la salle plus souvent.
Trois heures après leur montée sur scène, après avoir joué quelques titres comme ‘The Willow Tree’ ou ‘A Song For You’, Mystery conclue en feu d’artifice avec ‘Delusion Rain’ que je fredonne depuis.
J’avais déjà eu l’occasion d’écouter le groupe en septembre 2014 au
Progressive Promotion Festival, festival qui je l’espère, renaîtra de ses cendres. Mes impressions d’alors restent relativement similaires: un très bon show dominé par Jean et sublimé par la guitare de Michel St Père. Mystery nous offre un set manifestement bien rodé et leurs ‘chers cousins’ manifestèrent largement leur enthousiasme.
Mystery est originaire de Lorraine, le saviez-vous ? Cela ne s'invente pas. Où ailleurs que Chez Paulette pouvaient-ils jouer en France pour leur première fois ?
Au vu de leur prestation, c'était forcément écrit depuis longtemps.
Merci cousins ! Tabarnak !
Après quelques au revoir, je quitte la salle sous les averses orageuses et rentre en Alsace, secoué par les bourrasques quand la pluie ne vient pas réduire la visibilité à pas grand-chose. Décidément ma maîtresse la Lorraine semble en colère quand je la quitte pour retrouver le lit conjugal.
Merci à ArpegiA d’avoir su, une fois encore, nous offrir un concert d’un groupe qui, sans eux, n’aurait sans doute jamais joué en France, comme pour Blind Ego, UPF, Ray Wilson et tant d’autres.
Set list du 29/04/2018
As I Am
Pride
If You See Her
The Scarlet Eye
Wall Street King
Another Day
Dear Someone
The Willow Tree
Shadow Of The Lake
The Sailor And The Mermaid
A Song For You
Travel To The Night
Preacher’s Fall
Delusion Rain
Rédigé par : Jean-Christophe