Neoprog.eu
Menu

1000 yard stare
anasazi - 1000 yard stare
Titre : 1000 yard stare
Groupe : anasazi
Sortie : 2014
Label : autoproduction
Format : CD
Genre : Metal progressif

La chronique note de la chronique
Les évaluations Evaluations
Connectez-vous pour donner une évaluation

Titres

  • morning overture
  • drop dead the silence
  • ordinary man
  • under
  • one more time
  • legacy of fools
  • water's edge
  • 1000 yard stare
  • then
  • underneath the dirt
  • the river
  • runaway
  • mother

Mathieu Madani [chanteur,guitariste,clavier], Christophe Blanc-Tailleur [bassiste], Romain Bouqueau [clavier] jusque 2015, Jean Rosset [batteur] jusque 2015, Bruno Saget [guitariste], Anthony Barruel [batteur], Seb Garsia [guitariste] depuis 2009 jusque 2014

Quatre EP et quatre albums plus tard sort le dernier né du groupe grenoblois anasazi. Après avoir tabassé sec avec origins et nous avoir fait chavirer sur “playing ordinary people”, qu’allait nous réserver Mathieu et ses acolytes ?

Il se nomme “1000 yard stare”, comporte treize titres relativement courts et a été produit grâce à un crowd founding, donc grâce à vous en partie du moins.

anasazi a connu de nombreux changements de line up depuis ses débuts. Mathieu Madani, compositeur guitariste et chanteur reste maître à bord. Professionnalisme, exigence musicale, perfectionnisme même, telle est la feuille de route de ce musicien passionné.

Parti du métal progressif, le groupe, influencé par Dream Theater, Porcupine Tree et bien d’autres, suit son chemin, explorant, évoluant, toujours en mouvement.

Si le chant de Mathieu ne possédait ce voile si caractéristique, j’aurai pu douter que “1000 yard stare” eut été enfanté par le groupe. Moins métal progressif et plus pop, des claviers un peu en retrait, des guitares très prononcées explorant de nouveaux accordages et une batterie plus carrée, voila en quelques mots le profil de ce dernier album.

Vous le savez peut-être, pop fut le coup de cœur de la rédaction et le reste toujours, un album immédiat, chargé d’émotions qui s’écoute d’une traite avec aisance. 1000 yard stare ne se laisse pas approcher aussi aisément. Les émotions sont plus contenues et le côté refrain accrocheur s’efface un peu. Par contre les guitares se lâchent nettement plus et qui oserait s’en plaindre ? Oui le grand point fort de ce quatrième album, outre un morceau épique, ce sont ces guitares qui osent plus sans sombrer dans le démonstratif. Pas d’étalage technique, juste la bonne dose de son là où il faut.

“drop dead” silence suit un bref instrumental de quelques secondes. Pour contredire mon propos, ce titre est du pur anasazi, métal progressif comme on le connaît. Tous les éléments sont là, riff agressif, refrain avec son envolée, nous sommes en territoire connu, de quoi ravir ceux qui aiment leur pantoufles confortables. Mais soudain tout dérape avec une partie instrumentale où la lead guitare part carrément en live et commence à déstabiliser l’auditeur, ben si finalement, j’avais raison, anasazi a un peu changé. J’adore !

“ordinary man” va tout chambouler. Brève introduction orientale à la guitare à laquelle succèdent des percussions et du chant suivi d’un refrain nettement plus chargé. Vous aurez droit à de l’orgue de barbarie, du solo de guitare, un instrumental très métal progressif, près de sept minutes tout sauf linéaires, bardées de constructions complexes qu’il va falloir apprivoiser. Bref il vous faudra plus d’une écoute pour arriver à bout de ce titre très bien foutu où se mêlent de nombreuses influences.

“under” est nettement plus épuré en comparaison. Trois univers se frôlent, s’entrelacent parfois, une trame planante à la Wilson, un riff épais où se glissent quelques notes de claviers et une ballade et son refrain léger à deux voix. Le titre, assez pop au final, est une pure merveille, très flatteur pour les guitares, je l’adore !

On continue avec “one more time” qui fait partie de mes préférés également. Une valse lente, assez répétitive où la lead bluesy de Tristan Klein nous conduit au septième ciel, un truc tout simple au final mais tellement bon.

Ma première impression avec “legacy of fools” fut celle d’un titre semblable à une version longue d’un single qu’aurait pu composer JJ Goldman il y a quelques années. Le morceaux est nettement plus rock, plus direct, mais ce que l’encodage mp3 ne rendait pas, c’est le côté très incisif du son qui fait oublier cette sensation variété que j’avais initialement entendue. Du coup le titre, plus agressif devient également nettement plus intéressant.

Dans “water’s edge” j’entends les accents du Boss qui se mêlent à l’écriture d’anasazi. Le titre, assez classique, fonctionne à merveille, et contient un délicieux break à la guitare. Vous adorerez comme moi j’en suis certain même si on est loin du prog.

Le titre éponyme, “1000 yard stare”, possède une introduction à se damner façon “A Few Words For The Dead” de Marillion. Ils prennent leur temps les bougres, presque dix minutes magnifiquement agencées, le groupe ose enfin le grand format et c’est une bombe qu’ils nous livrent. Voix off, accélérations, progressions, breaks, bravo les gars, vous tenez votre chef d’œuvre ! Rien que pour ce morceau, il vous faut l’album.

Reverb sur la guitare pour “then” qui semble un peu pâlot après son grand frère, l’ambition n’est pas la même ici. Le titre va crescendo et s’achève sur une petite touche de non conformisme bien vue. C’est une jolie pause dans l’album avant d’attaquer quelque chose nettement plus complexe, j’ai parlé de “underneath the dirt” (le titre préféré de Mathieu). Il en va de même pour ce titre, on ne peut l’apprécier à sa juste valeur qu’avec un très bon son. Le morceau qui semblait mal équilibré au premier abord, est une très belle progression du rock vers le métal progressif. La partie instrumentale centrale est une tuerie.

“the river” est archi classique, bien écrit mais sans grande surprise avec de l’orgue peut-être pas assez en avant pour coller au genre. Les dernières secondes avec les chœurs relancent bien le titre et le final est très bien vu encore une fois.

Avec “runaway”, on revient en territoire connu avec ce refrain rageur et couplet tranquille. Une écriture anasazi un zeste plus épicée qui laisse place à un long instrumental space rock où la guitare n’a rien à envier à Guilmour. Pas mal du tout.

Et on finit sur “mother”, un des autres grands moments de cet album. Les voix de Mathieu et de Delphine se marient sur une mélodie simple et touchante, avec un violoncelle pour nous chatouiller les tympans, sublime !

Ce dernier anasazi m’a demandé plus de temps pour tomber amoureux, sans doute parce qu’il requiert plus d’attention et pour un album court (il devait l’être n’est-ce pas Mathieu ?), il est quand même long et varié. La réécoute en version CD a été une révélation car quelques passages qui me semblaient un peu faibles, écoutés dans de bonnes conditions, ne rendent pas du tout les mêmes sensations, je pense à particulièrement “legacy of fools” et “underneath the dirt”. Les titres construisent de multiples ambiances très diverses où se glissent de pures merveilles comme 1000 yard stare. pop restera mon album favori, mais 1000 yard stare ouvre de nouvelles perspectives musicales très prometteuses au groupe. On regrettera les claviers un peu absents, une rythmique trop rock (il va falloir faire écouter à Jean du Mike Portnoy et du Gavin Harrison en boucle) mais on louera les guitares vraiment magnifiques. Quoiqu’il en soit, il vous faut cet album d’urgence et en version CD, oubliez le mp3 qui ne rend pas assez justice à cet album.




Rédigé par Jean-Christophe le 25/04/2014
Commentaires
Aucun commentaire