Titre : Making Sense
Groupe : D Project
Sortie : 2014
Label : Ozeta Productions
Format : CD
Genre : Progressif

La chronique

Titres

• Rearview Mirror
• Making Sense
• What Is Real
• Nothing Here Is Innocent
• Missing Star
• Spanish Castle - instrumental
• Dagger
• Out Of Range/Out Of Line

Formation en 2014

Stéphane Desbiens [chanteur,guitariste,clavier], Mathieu Gosselin [bassiste] jusque 2015, Jean Gosselin [batteur], Philippe Desbiens [bassiste], Isabelle Cormier [violon]

D Project sortent leur quatrième album cette année avec des invités de marque : Sean Filkings (ex Big Big Train), Claude Leonetti (Lazuli), Guillaume Fontaine (Némo) et bien d’autres encore.

Sur Making Sense, le trio canadien explore comme à son habitude de nombreux styles sans s’enfermer dans un schéma prédictible. Vous entendrez des références à vos classiques, Pink Floyd bien entendu ou encore King Crimson, par touches subtiles ou plus appuyées, mais également des passages plus pop ou encore du jazz et même un peu de guitare andalouse. Un album relativement court en huit pièces dont un instrumental “Spanish Castle”, produit par Andy Jackson. Le master possède un son très clair, agréable à écouter, très floydien en fait.

D Project ce sont toujours Stéphane Desbiens au chant, guitares et claviers, Mathieu Gosselin à la basse et chœurs et Jean Gosselin à la batterie. Sur l’album de nombreux invités se pressent au portillon : nous avons déjà parlé de Claude, Sean et Guillaume mais vous entendrez également Giovani Ortega et son saxo magnifique très présent, Marie Noel Harvey au violon sur “What is Real” par exemple, Marie Pier Gagné au violoncelle sur “Spanish Castle”, Sylvain Laberge à la flûte dans “Out Of Range/Out Of Line”, Jean Etienne Collin Marcoux aux percussions, Kathleen Webster, Francis Foy et François Bérubé qui assurent les chœurs.

Ce quatrième disque débute sans ménagement avec “Rearview Mirror”, une introduction brutale, un titre très musical avec le saxophone de Giovani qui nous fait rêver d’entrée de jeu. On calme le feu avec “Making Sense” et son ambiance feutrée floydienne qui dérape quand même un peu sur la partie instrumentale. Mais c’est avec “What Is Real” que le vrai virage s’amorce quand le violon d’Isabelle fait son apparition et que dire de “No One Is Innocent” où D Project passe du côté obscur, le meilleur, avec ses incursions dans le jazz, on est bien loin de “Making Sense”. Quand Stéphane passe son micro à Sean, cela fait tout drôle, Big Big Train s’invite chez D Project avec “Missing Star” un morceau apaisé et de belle longueur après la folie précédente , mettant en valeur la voix de Mr Filkins où vous pourrez entendre, brièvement certes, Claude dans la partie finale du titre. A noter un passage instrumental alliant saxophone, guitare et violon qui est vraiment splendide. “Out Of range/Out of Time” termine l’album avec près de dix minutes de musique, retour aux années 70’s avec des références croisées où vous reconnaîtrez les grands classiques du genre, un des titres les plus exigeant à l’écoute avec “No One Is Innocent”, du bonheur pour l’hypothalamus, un kaléidoscope musical qui ne s’enferme pas dans le rétro prog et offre également des passages plus contemporains, un bel équilibre.

“Making Sense” va plus loin que son prédécesseur “Big Face”, s’essayant à plus de diversité tout en conservant les deux pieds dans le bon vieux rock progressif. Les grands plus de ce nouvel album sont le saxophone très présent de Giovani (je suis fan), le violon de Isabelle, bien évidement le trio de D Project et également Sean au chant sur “Missing Star”. La présence de Claude Leonetti et de Guillaume Fontaine est presque anecdotique, dans le sens où on ne les entend pas vraiment mais qu’importe. Mes titres favoris sont vous l’aurez sans doute compris “Rearview Mirror”, “No One Is Innocent”, “Missing Star”, “Spanish Castle” et “Out Of Range/Out of Time”, dans leur ordre d’apparition, oui ils sont presque tous là. D Project poursuit son chemin et va dans la bonne direction. Si vous ne connaissez pas, “Making Sense” est un bel album pour commencer, si vous les connaissez, quoi vous ne l’avez pas encore, mais qu’est-ce que vous attendez ?

Rédigé par Jean-Christophe le 21/06/2014