Titres
Formation en 2020
Si on ne se fiait qu'aux pochettes d'album pour les acheter, pas sûr que celui de Dirty Shirley se vendrait énormément, mais comme le dit le proverbe, on ne juge pas un livre à sa couverture, et celui-ci se vérifie encore une fois dès les premières minutes de 'Here Comes The King'.
Ce premier morceau est impressionnant à plus d'un titre. Son énorme et bien équilibré, guitare incisive, refrain assimilable à la première écoute et surtout la voix, et quelle voix !
Du haut de ses vingt-deux ans, Dino Jelusic, jeune chanteur croate connu pour avoir gagné le premier concours Eurovision de la chanson junior en 2003, ou encore pour sa participation au Trans-Siberian Orchestra, possède la puissance vocale de Ronnie James Dio dont 'Here Comes The King' s'inspire énormément, et la chaleur de celle de David Coverdale.
Il prend tellement de place qu'il ferait presque oublier la présence de George Lynch, (ex Dokken et Lynch Mob entre autres), virtuose de la six cordes et papa de ce projet auquel il apporte tout le poids de sa glorieuse carrière et de son incroyable talent.
Une virtuosité que Lynch va démontrer tout au long des onze titres de l'album qui se poursuit avec 'Dirty Blues' qui, comme son nom l'indique, est un blues plutôt rock comme Aerosmith sait si bien les faire, et sur lequel les deux protagonistes proposent une fois de plus une performance exemplaire.
Ces deux premiers titres évoluent dans un style en vogue dans les années soixante- dix/quatre-vingt qui pourrait laisser à penser que le groupe veut capitaliser sur la nostalgie du “bon vieux temps”. Il n'en est rien puisque le sombre 'I Disapear' et 'The Dying' avec leurs sonorités vaguement hispaniques nous entraînent vers un style plus alternatif digne des années quatre-vingt-dix.
Retour en terrain plus connu avec 'Last Man Standing' aux sonorités plus classiques proches de celles de Lynch Mob, alors que le Deep Purple-ien 'Siren Song' nous ramène quelques décennies en arrière, sans pour autant sonner daté.
'The Voice Of The Soul' donne une fois de plus l'occasion à l'excellent Dino Jelusic de briller dans un registre à la David Coverdale sur ce long morceau bluesy sur lequel George se laisse aller à un long solo, le tout soutenu par un orgue Hammond omniprésent.
'Cold' est à mon goût le titre le moins intéressant de l'album. Pas qu'il soit mauvais mais comme son nom l'indique, il est trop froid pour moi, trop en contraste avec le reste de l'album. Heureusement que le Boogie rock bien gras de 'Escalator' au son de guitare que ne renierait pas Steve Perry vient réchauffer l’atmosphère.
Le Puissant 'Higher' aux sonorités modernes et au solo inspiré nous guide vers le psychédélique 'Grand Master', dernier titre d'un disque d'une étonnante unité au vu de son contenu varié dans les styles abordés.
Il serait injuste de passer sous silence la paire rythmique composée de Trevor Roxx à la basse et Will Hunt (Evanescence) à la batterie qui assurent une ossature d'acier aux morceaux du combo, parfaitement mis en valeur par la production de George lui-même, assisté pour le mix par Alessandro Del Vecchio
Dirty Shirley est le disque idéal pour permettre au jeune Dino d'atteindre enfin la renommée internationale qu'il mérite amplement, et c'est George Lynch qui lui offre un tremplin de luxe avec ce premier album qui, je l’espère, ne sera pas le seul tant il m'a procuré de plaisir à son écoute.