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Le fantastique envol de Dieter Böhm
Lazuli - Le fantastique envol de Dieter Böhm
Titre : Le fantastique envol de Dieter Böhm
Groupe : Lazuli
Sortie : 2020
Label : L'Abeille Rôde
Format : CD
Genre : Progressif

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Titres

    Formation en 1998

    Gédéric Byar [guitariste] jusque 2020, Vincent Barnavol [batteur,percussions], Romain Thorel [clavier], Claude Leonetti [léode], Dominique Leonetti [chanteur,guitariste], Arnaud Beyney [guitariste] depuis 2020

    Nombre de groupes de rock progressif débutent leur carrière sur un concept album. Il s’agit presque d’une tradition du genre. Bien évidemment les français, ne faisant décidément rien comme les autres, se distinguent encore une fois; Lazuli aura attendu neuf albums et vingt ans de carrière pour nous raconter une histoire, une histoire qui parle de vous d’ailleurs, vous qui écoutez leur musique, vous qui allez à leurs concerts. Une histoire gravée, pour la première fois de l’existence de Lazuli, sur un vinyle.

    Lazuli

    Lazuli nous avait habitué aux colères de Dominique, à ses coups de gueule écologiques, à ses appels à la tolérance, au respect de l’autre, à sa poésie épurée. Dans le Fantastique Envol de Dieter Böhm ne subsiste que cette écriture mélancolique, lavée de toute colère, des poèmes qui forment un récit pour vous remercier d’être toujours à leurs côtés depuis si longtemps, fidèles à leurs idées et à leur musique, fidèles à leur amitié.

    “Cet album est dédié à toutes celles et ceux qui trouvent les chansons que nous jetons à la mer…”.

    Lorsque vous ouvrez le livret, comme vous ouvririez un vieil album de famille, vous découvrez les mots de Domi entourés de photographies jaunies qui illustrent à leur manière les neuf morceaux. Si l’édition compact disc est très belle, l’édition vinyle se révèle tout simplement sublime.

    Je suis, vous êtes, nous sommes Dieter Böhm, nous qui nous enivrons de musique, qui nous libérons de nos entraves, le temps de quelques mesures. Lorsque vous trouverez cette bouteille sur la plage, écrin pour un poème, que vous enlèverez le bouchon de liège qui a protégé son message tout au long de son voyage sur l’océan de la vie, vous libèrerez la léode de Claude, la voix de Dominique, les claviers de Romain, la guitare de Gédéric et la batterie de Vincent. Ils vous raconteront alors Le Fantastique Envol de Dieter Böhm.

    Dès le ‘Prologue’ vous trouverez vos marques; une marche solennelle où Domi parle de la triste condition d’homme, de celui qui n’aspire qu’à se libérer de la gravité pour tutoyer les étoiles. Du Lazuli comme vous l’aimez, où se glissent des touches électros nées sous les doigts de Maiin, le double cybernétique de Romain. La léode de Claude s’enflamme dans ‘Les chansons sont des bouteilles à la mer’ et un sombre Vangelis ouvre ‘Mers lacrymales’, la pièce mélancolique qui clôt le premier acte.

    Le héros de l’histoire nous est présenté au début de l’acte II. ‘Dieter Böhm’, mais où ont-ils été pêcher le nom de ce bonhomme, de l’autre côté du Rhin ? Le titre possède des airs de Genesis année 1983 si vous écoutez attentivement le magnifique travail de Vincent sur les fûts, les claviers de Romain et les sons de guitares de Gédéric. Et si vous souffrez, ‘Baume’ soignera toutes vos blessures.

    L’acte trois ne comprend que ’Un visage lunaire’ où deux guitares se rencontrent, celle délicate et électrique de Gédéric et l’acoustique de Dominique rejoints bientôt par la léode, la batterie et les claviers. Un titre qui pourrait vous représenter, assistant à l’un des concerts de Lazuli quand “Il profite du sillage du projecteur qui passe, qui caresse son visage”.

    Le quatrième acte s’ouvre sur ‘L’envol’ instrumental du groupe Lazuli, une pièce sans paroles. Notre héros se libère enfin de la pesanteur dans ‘L’homme volant’ et l’histoire s’achève trop vite sur l‘Épilogue’ où la guitare de Gédéric fait des étincelles.

    Combien de fois ai-je écouté Le Fantastique Envol de Dieter Böhm ? Dix, vingt ? Combien de fois ai-je lu les paroles jusqu’à les connaître par coeur, combien de fois ai-je contemplé le livret, ses photographies et la magnifique peinture centrale ? L’album commence à peine qu’il est déjà terminé, nous volant près de trois quarts d’heure de notre existence soudain sublimés par la musique et les mots. Combien de fois vais-je encore l’écouter ? Sans doute jusqu’à ce que les sillons du vinyle se creusent jusqu’à atteindre l’autre côté de la lune.


    Rédigé par Jean-Christophe le 27/02/2020
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