Titres
Formation en 2003
Cedric Toufouti [], Mehdi Birouk Thépegnier [batteur], Clément Hanvic [], Julien Chanut []
Sludge désigne un amas de particules mélangées à du mucus dans la bile. En métal, il s’agit d’un sous genre caractérisé par une rythmique lente et pesante, une atmosphère sombre et étouffante. Tout un programme.
D’ordinaire, sludge signifie pour moi dix secondes d’écoute et puis corbeille. Métalleux certes mais jusqu’à un certain point. Mais un matin, devant mon bol de chicorée tiède, je tombe sur Hangman’s Chair, textuellement la chaise du bourreau et leur album au titre engageant : this is not supposed to be positive, leur quatrième production studio. J’en casse ma biscotte tartinée aux oméga 3 dès les premiers accords. ‘Saperlipopette, il va falloir que je parle de ces franciliens !’, me suis-je alors dit en récupérant les bouts de mon déjeuner flottant dans le bol.
Mais que nous arrive-t-il Hangman’s Chair ? Sludge oui mais également stoner et doom, noir, glauque assurément sans pour autant sombrer dans la caricature du genre. Après avoir renoncé au café et aux matières grasses qui dopent l’organisme au réveil, il fallait bien s’attendre à une forte réaction métabolique, voilà pour le sludge. Le doom est le progressif du métal, nombre de groupes viennent de cette mouvance pour ne prendre que l’emblématique Anathema. Alors pourquoi ne pas parler de Hangman’s Chair, d’autant qu’ils viennent de notre hexagone et que je viens de chroniquer TesseracT même si la figure géométrique n’a rien à voir.
Guitare et basse jouent de longs accords pesants au sommet du manche, le batteur se gratte les aisselles entre deux temps, comme un quarante cinq tours joué en trente trois. Le chant, lui, tourne à la bonne vitesse. Quand vous écouterez ‘Les enfants des monstres pleurent’, vous découvrirez avec étonnement que Hangman’s Chair, quelque part, joue du prog sur cet instrumental cinématique.
This is not supposed to be positive et ses dix morceaux possède une large palette sonore même si elle reste basse et saturée à souhait. Vous irez du sludge soft à du doom mélodique en passant par du cinématique intimiste, sans oublier quelques excès de stoner. Le groupe ne s’enferme pas et explore de nombreux mélanges sans gueule de bois. La guitare de Julien sait devenir mélodique quand la basse pose ses lourds pavés dans le flot paisible des notes. ‘Dope Sick love’, la plus longue des pièces de l’album se la joue même bluesy façon doom avec la basse qui inlassablement répète son thème hypnotique. La guitare s’offre même le luxe d’un solo et contre toute attente Mehdi Birouk en oublie de retenir ses sticks.
L’album part du lourd lent sombre englué et peu à peu les constructions s’allègent. Non pas qu’elle deviennent guillerettes, lisez les titres, mais l’omniprésence de la basse saturée recule comme une marée descendante et l’on respire de mieux en mieux. Ceci dit, c’est un titre comme ‘Dripping Low’ qui m’a donné envie d’aller plus loin avec Hangman’s Chair, alors ne jetons pas la pierre à ces longs accords d’outre-tombe, bien au contraire, ils intriguent, et quand ils cessent leur charge, dévoilent des couleurs insoupçonnées dans la musique.
Hors ligne éditoriale ce Hangman’s Chair ? Pas si sûr. Quelques progueux stoner pourraient bien succomber comme moi à leur musique intelligente et au chant de Cedric. This is not supposed to be positive est un album sombre et très abouti que je ne peux que vous recommander chaudement.
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Vidéo :