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Heritage
Opeth - Heritage
Titre : Heritage
Groupe : Opeth
Sortie : 2011
Label : Roadrunners Records
Format : CD
Genre : Metal

La chronique note de la chronique
Les évaluations Evaluations
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Titres

  • Heritage
  • The Devil's Orchard
  • I Feel The Dark
  • Slither
  • Nepenthe
  • Haxprocess
  • Famine
  • The Lines In My Hand
  • Folklore
  • Marrow Of The Earth

Formation en 1990

Mike Akerfeldt [chanteur,guitariste], Martin Mendez [bassiste], Martin Axenrot [batteur], Fredrik Akesson [guitariste], Joakim Svalberg [clavier]

Des destins croisés font que mon intérêt s’est posé sur la musique de Opeth, sur le tard comme bien souvent. Storm Corrosion, la collaboration assez inintéressante entre Steven Wilson et Mikael Akerfeldt avait tout de même accouché d’un excellent titre, Drag Ropes. C’était suffisant pour que l’on tende l’oreille vers cette formation.

Alors je me suis penché sur deux albums totalement dissymétriques du groupe, Heritage et Watershed.

Je commencerais par vous parler de mon préféré, Heritage, et peut-être me lancerais-je un jour sur Watershed, mais pas certain.

Heritage est un condensé d’influences, héritage des années 70 justement, un album qui associe les sonorités et constructions du rock progressif avec les tonalités nettement plus sombres et plus récentes du Death Metal.

La première chose qui interpelle l’auditeur est ce son précis de guitare hispanique, que semble affectionner Mikael Akerfeldt. Ensuite vient la panoplie des instruments, flûte, Mellotron, orgue Hammond et un piano à queue, si ce n’est pas prog ça ! Exit le growl, de bout en bout le chant est relativement mélodieux. Du coup l’étiquette métal s’efface bien vite, contrairement à Watershed, pour laisser place à une musique souvent intimiste, sombre, un velours noir où l’on tracerait quelques courbes dorées et argentés.

Heritage commence sur le titre du même nom, une pièce au piano jouée par Joaking Svalberg. Un titre à l’écriture très classique qui ouvre l’album en beauté.

The Devil’s Orchard suit avec un son de guitare électrique fabuleux, corrosif soutenu par des claviers vintages et une batterie déchaînée, ‘God Is Dead’, clame Mikael sur le refrain. L’atmosphère de l’album est posée, le mastering laisse entendre presque tout le monde (la basse manque d’un petit quelque chose pour que ce soit parfait), mais quel son, quel ambiance, très Crimson, moderne et inventif à la fois, de quoi frisonner.

I Fell The Dark nous fait goûter les joies de cette guitare andalouse qui s'accommode si bien avec la chant, on frise vite des sonorités psychédéliques légères, comme une fumée de champignons si intelligemment distillées par The Beattles, puis la machine s’emballe comme un péplum quelques secondes, retombe, remonte, jouant avec nous, pas question de somnoler, cela va vous prendre aux tripes.

Slither est nettement moins posé, plus lyrique et plus rapide, s’achevant sur la guitare du précédent morceau, moins inventif, presque un titre de transition.

Nepenthe avec son chant en mineur et sa construction étrange revient à l’attaque. Il y a de nombreux échos à The Devil’s Orchard, la guitare vous scotche, les percussions jouent dans la finesse et la basse est plus en avant, on est dans l’attente. Fabuleux !

Häxprocess continue sur la même pente tortueuse et sombre. Un peu plus introspectif encore que le précédent, osant des silences et des breaks totalement improbables qui passent sans effort. Et puis il y a cette guitare à la fin soutenue par la basse et le piano qui se met en place, que c’est bon !

Tiens ? Un orchestre se met en place ? Famine débute sur des samples et des percussions Vaudou puis glisse vers un piano très lent, cérémonieux même. La guitare démoniaque revient comme un tsunami, balayant tout. Et ça retombe, et ça explose à nouveau, entre deux tempêtes la guitare ou le clavier viennent construire un micro univers. Une flûte digne de Lovecraft déchire les éthers, cela fait froid dans le dos. C’est surtout génial.

Lines In My Hand reprend de la vitesse comme Slither, j’aime moins, le chant en pâti et la construction du morceau est moins inventive à mon goût, mais il a le mérite de dynamiser l’album pour les gens qui ne trouverait pas la musique de Opeth assez riche comme ça ou qui la trouverait trop... cérébrale. Ça arrive.

Folklore doit reprendre un titre folklorique justement à la guitare mais il s’aventure bien vite assez loin du thème initial reprenant l’emphase et la noirceur des morceaux précédants. Il vire même un peu à la Eno Morricone sur la fin, si si, très Western.

L’album s’achève sur un magnifique passage de guitares envoûtant comme sait en composer Steve Hackett. Du grand art.

Avec cet album Opeth tourne le dos pour un temps au moins au Death Metal, se consacrant à un rock progressif très mélodique et composant ici sans doute son album le plus abouti à ce jour. Un univers musical très cohérent, des titres qui se font écho, un son de guitare sublime, des claviers à l’ancienne et un chant en phase avec cette musique qui vous étonnera et vous séduira.


Rédigé par Jean-Christophe le 12/02/2013
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