Titres
Formation en 2002
Tarmo Simonen [clavier], Jaakko Kettunen [], Alex Keskitalo [], Janne Pylkkönen [], Ville Sjöblom [batteur]
Hayden’s park, Hayden spark, Haydenspark, de quoi parle-t-on ? Nos quatre compères de Overhead ont toujours donné du fil à retordre aux classifieurs de tout poil. Leur rock à refrain agrémenté de flûte traversière et de développements progressifs les auraient rangé dans un crossover mais si vous les aviez vu, rampant sur scène, vous penseriez à des punks.
Lorsque l’on connaît bien le groupe, on ne s’attend à rien, on se prépare à tout. Cette fois, avec Haydenspark, attendu depuis de quelques années, le quatuor infernal négocie un lent virage pop progressif plutôt réussi.
Derrière la pochette colorée du digipack où trônent les portraits de nos quatre finlandais, se cache une vision d’horreur : sur les deux volets intérieurs, ce qui pourrait ressembler à des grains de sables vus au microscope sont en réalité des milliers de corps nus entassés comme dans un immense charnier. Haydenspark parle d’une société en plein naufrage, de machines expérimentales, d’une catastrophe écologique sans nom, l’homme est allé trop loin.
Si les riffs hargneux de ‘Animation For The Poor Man’ contredisent mon propos initial, très vite Haydenspark abandonne le ton rugueux des premières années pour adopter un rock plus consensuel (‘Count Your Blessings’) qui s’autorise toujours de virtuoses envolées de guitare électrique et andalouse.
Lorsque vous arrivez au titre album, ‘Haydenspark’, vous retrouvez l’âme progressive de Overhead, un morceau de près de dix minutes, seul au milieu de plus petits formats, où la flûte d’Alex se prend pour Jethro Tull et où les claviers vintages de Janne se font floydiens.
Les Beatles et Fish se retrouvent réunis sur ‘King Of The World’ au son du saxophone de Ville et de la fabuleuse guitare de Jaakko, nous ramenant vers une pop rock qui saura nous surprendre vers la fin.
L’histoire bascule avec ‘Death By Tribulation’ et la musique prend des tonalités tragiques, tout particulièrement dans le très réussi ‘The Fall’ d’où toute colère s’est évanouie.
Et c’est avec l’électro pop disco ‘Gone Too Far’ qu’Overhead conclue Haydenspark. Un titre composé de grandes plages instrumentales dansantes dans lesquelles flûte traversière et claviers rivalisent avec le duo rythmique.
Haydenspark est un beau concept album aux accents progressifs. Pourtant, comme tous les albums d’Overhead, si j’ai un grand plaisir à les découvrir, je reviens rarement dessus plus tard. Il manque à ce groupe la petite étincelle qui ferait la différence, dommage car en live ils sont fabuleux.