Titres
Formation en 2010
Steven Soderberg [guitariste], Christopher Stewart [batteur], Erich Ulmer [bassiste], Tom Socia [chanteur], Josh Kay [guitariste]
Musiciens invités :
Gil Assayas : Piano
Jake Rogers : chant
Skip von Kuske : violoncelle
Kyleen King : viole
Meridiem est le second album de Tanagra, groupe originaire de Portland, et disons-le tout de suite, il ne propose rien de très nouveau par rapport à ses confrères. Cela ne veut pas dire que la musique du groupe est inintéressante, simplement qu'elle reste dans les normes du genre.
Contrairement à bon nombre de groupes évoluant dans le même style, les américains ont toutefois choisi de privilégier l'aspect mélodique au bourrinage et à la démonstration gratuite, lui conférant un style presque « européen ».
Leur musique est basée sur les harmonies de guitares plus ou moins complexes jouées par Josh Kay et Steven Soderberg soutenues par des nappes de claviers, ce qui donne parfois à l'ensemble un aspect symphonique qui se marie avec bonheur au chant parfaitement maîtrisé de Tom Socia.
'Meridiem', le premier titre de onze minutes et demi qui donne son nom à l'album, débute assez calmement. La première partie du morceau installe une ambiance mélancolique, apportée en partie par les claviers omniprésents, dans laquelle se fait toutefois sentir une certaine noirceur. Celle-ci est contrebalancée par un passage très réussi sur lequel piano et guitare acoustique se partagent la vedette.
Le solo qui suit nous sort de notre torpeur et fait monter la pression qui nous accompagnera jusqu'à la fin d'un morceau sur lequel Tom Socia eut le loisir de démontrer l’étendue de la gamme d'expressions de sa voix.
Le combo démarre fort dès les premières notes de 'Sydria' assumant son appellation power prog metal. Riff rapide, double grosse caisse et solo épique sont au rendez-vous tout au long des quatre petites minutes du titre.
À bien des égards, Tanagra fait penser au groupe Redemption et cela se vérifie sur 'Etheral Alchemy' qui utilise des riffs et une manière générale de construire ses morceaux assez semblable à ses collègues. Du pur metal progressif mené par les entrelacs complexes de guitares, les claviers qui s’intègrent à l'ensemble sans le noyer et le chant contrasté de Tom.
'Silent Chamber' nous entraîne dans une toute autre direction. Une douce intro à la guitare sur laquelle viennent se greffer des chœurs nous accueille, mais nous laisse à peine le temps de savourer que déjà un riff trash nous saute à la gorge sur lequel le chant de Tom se fait agressif, faisant penser au groupe allemand Depressive Age. Le morceau alterne ainsi entre le calme et la puissance et semble perdu entre tous ses éléments, trash, solo de synthé vintage où des chœurs donnent à 'Silent Chamber' un petit coté fourre-tout un peu déconcertant.
C'est reparti pour du riff rapide agrémenté de clavier vintage sur 'The Hidden Hand' et je dois avouer que c'est à partir de ce moment là que je commence sérieusement à décrocher. Pas que ce soit mauvais, mais l'absence de mélodies identifiables (et ce après une dizaine d’écoutes) donne l'impression d'entendre toujours le même morceau, le foisonnement de l'instrumentation ne laissant que peu de temps à l'auditeur pour respirer et une production sans aucune nuance fatiguent rapidement l’auditeur.
Cette impression se confirme sur les titres suivants, 'Across The Ancient desert' au feeling death metal et 'Witness', les deux derniers morceaux de l'album.
Meridiem est bien interprété et possède de nombreuses qualités. Cet album plaira certainement aux fans du premier disque de Tanagra ainsi qu'aux aficionados du genre. Il souffre à mon goût d'une production et d'un mix qui ôte malheureusement aux morceaux une partie de leurs efficacité et ne lui permet pas d'atteindre la tête de liste des indispensables.
Si toutefois vous vous laissez tenter, sachez que le groupe doit prochainement changer de nom pour des raisons de copyright et vend son stock de cd's, à partir de un dollar sur son bandcamp, alors dépêchez vous car ceux-ci risquent rapidement de devenir collectors.