Titres
Formation en 1999
Bruce Soord [chanteur,guitariste], Steve Kitch [clavier], Gavin Harrison [batteur], John Skies [bassiste]
Versions of the truth est le treizième album de The Pineapple Thief. Son leader, Bruce Soord a d’abord fait partie avec son compère Neill Randall du groupe Vulgar Unicorn qui proposait une musique aux accents assez expérimentaux. Celui-ci était signé par le label progressif Cyclops. Cet élément a dû jouer dans le fait que Pineapple Thief (le nom original) soit signé par ce même label. Cependant leur musique était sans doute plus proche d’un rock alternatif ou indépendant que du progressif et donc l’accueil par les purs amateurs de ce style n’a pas vraiment été enthousiaste. J’ai pu le constater lors du festival Crescendo où une certaine tranche du public râlait sur la présence de ce groupe à l’affiche. Autre exemple, le rédacteur en chef d’un fanzine pour lequel j’ai travaillé m’avait dit que l’album Someone here is missing n’avait pas le niveau pour être chroniqué. The Pineapple Thief restant éloigné du metal, il ne s’est pas vraiment non plus attiré la sympathie de cette importante communauté. Là encore j’ai pu le constater lors de leur prestation au festival Be Prog My Friend de Barcelone. Donc on ne peut pas dire qu’il était lancé sur la meilleur trajectoire vers le succès. Il a quand même su s’assurer un public non négligeable que la signature ensuite chez un label plus adapté, Kscope, a sans doute permis d’agrandir.
A ses débuts, il a souvent été comparé avec Porcupine Tree dont il partageait initialement les initiales (Le The a été ajouté pour justement se différencier). Si à l’époque la comparaison avait un certain sens, la bande à Steven Wilson étant alors dans sa période pop-rock prog avec Stupid Dream et Lightbulb Sun, elle l’est beaucoup moins sur l’ensemble de leur carrière. The Pineapple Thief a beaucoup moins fait varier son style musical. Les bases stylistiques de Versions of the Truth peuvent déjà être entendues dans le premier album Abducting the unicorn avec une base pop prog mélancolique et cette importante utilisation de guitares acoustiques et électriques.
Ironie de l’histoire, l’arrivée de l’ancien batteur de Porcupine Tree, Gavin Harrison, d’abord en tant qu’invité sur Your Wilderness, puis en tant que membre à partir de Dissolution, a attiré l’attention d’un nouveau public. Gavin Harrison est aussi désormais co-compositeur avec Bruce Soord qui oeuvrait jusqu'alors seul à ce niveau.
Versions of the truth propose une durée relativement courte de quarante cinq minutes, mais parfaitement adapté au vinyl qui désormais représente une part non négligeable des ventes. La durée des titres est assez classique, comprise entre trois et cinq minutes hormis un qui atteint les sept minutes.
Comme le titre de l’album l’indique, les textes abordent les différentes façons de concevoir la vérité qui sont souvent source de conflit que ce soit au niveau individuel, sociétal ou à l'échelle d’un pays comme Bruce Soord l’a vécu avec le Brexit.
Avec le morceau titre qui ouvre l’album, ‘Versions of the truth’, les amateurs se retrouvent tout de suite en terrain connu. Parfaitement soutenu par la batterie et les percussions de Gavin Harrison, le morceau se développe avec dynamisme dans une belle atmosphère avec toujours les guitares accrocheuses et mélodiques de Bruce Soord. Les riffs se font plus lourds sur 'Break it all’ à l’ambiance tendue. L’accrocheur ‘Demons’ est le parfait exemple du style de The Pineapple Thief avec la remarquable utilisation de guitares acoustiques et électriques mêlées, agrémentées ici de quelques sons symphoniques. Plusieurs titres évoluent dans un registre doux et émotionnel. Les plus réussis sont sans doute ‘Driving like maniacs’ où des choeurs qui rappellent ceux présents sur ‘Sky Blue’ de Peter Gabriel se font entendre, et ‘The game’ clôt l’album de manière très émotionnelle avec un final magnifique qui donne la chair de poule.
Le seul titre qui dépasse les standards, ‘Our mire’, est dynamique et accrocheur. Il bénéficie d’un riche solo de guitare au son strident et d’un final plus émotionnel et atmosphérique.
Ce Versions of the truth se situe au niveau des deux précédentes productions du groupe. Les arrangements et l’interprétation tout en subtilité sont un régal et le jeu parfaitement adapté et superbe de Gavin Harrison apporte un vrai plus.
Video Versions of the truth :
Video demons :
Video driving like maniacs :