Titres
Formation en 1996
Insomnia de Anima Mundi possède une résonnance toute particulière pour ceux qui ont connu Heidi Burgs, une allemande qui disparaissait à la fin de l’année 2017, une amie du rock progressif qui signe avec Roberto Diaz ‘Her Song’, la dernière chanson de ce nouvel album. Ceux qui, comme moi, l’ont connu, se souviendront de son sourire, de sa gentillesse, de son français parfait, de ses dreadlocks, de ses lunettes rondes, de son camping car stationné dans tous les festivals européens et de sa passion pour la musique de Lazuli, Light Damage et bien entendu celle du groupe Anima Mundi dont elle était très proche depuis des années.
Anima Mundi dédie Insomnia à leur amie Heidi.
Le groupe, avec seulement six albums studio depuis 1996, est assez méconnu en France mais commence à jouer quelques dates sur notre territoire, comme le 21 octobre dernier avec anasazi au Brin de Zinc à Chambéry.
Insomnia poursuit la narration débutée dans I Me Myself sorti en 2016. Un album qui emprunte à King Crimson, Pink Floyd (‘Citadel’), The Tangent (‘The Wheel of Days’), Porcupine Tree (‘Insomnia), Marillion (‘Her Song’) mais reste avant tout Anima Mundi avec les claviers de Virginia, les textes et guitares de Roberto et Aivis au chant doublé d’un certain exotisme cubain parsemé de percussions, de trompette et de saxophone. Et pour notre plus grand plaisir, les deux compères de RPWL, Kalle et Yogi, se sont chargés du mastering dans leur studio de Die Farm, un bon gage de qualité pour un album.
De nombreuses voix se sont succédées depuis la naissance du groupe, et c’est celle du petit nouveau, Aivis Prieto, qui me touche le plus. La musique a également beaucoup évolué depuis The Way, leur troisième album studio, gagnant en maturité et profondeur avec le temps.
Une main ouverte sur fond bleu pour I Me Myself, un point fermé sur fond rouge pour Insomnia, l’histoire se poursuit, toujours plus sombre. Les deux pièces de choix ouvrent et referment le récit (‘Citadel’ et ‘New Tribe’s Totem’), ‘Her Song’ étant un titre à part, un hommage à une amie disparue. Des pièces complexes aux longs développements progressifs, faisant de nombreuses références aux grands noms du genre tout en restant originales. Deux instrumentaux nettement plus brefs, ‘Electric Credo’ et ‘Electric Dreams’, vous rappelleront probablement les atmosphères floydiennes de Dark Side Of The Moon, des pièces où Roberto n’a pas ménagé ses efforts sur les effets sonores.
Difficile de dégager un titre meilleur qu’un autre tant l’album est homogène, mais j’ai une petite faiblesse pour ‘The Wheel of Days’ qui se distingue par sa richesse et son originalité.
Impossible de trouver le sommeil en écoutant Insomnia. Les textes et la musique pèseront sur votre âme comme une chape de plomb. Il s’agit probablement du plus sombre des albums d’Anima Mundi, huit titres possédant une grande cohérence, où la voix de Aivis, les claviers de Virginia et la programmation de Roberto contribuent beaucoup à sa beauté.