Titres
Formation en 2013
Adrien Saenger [chanteur,guitariste], Cyril Cozza [guitariste], Sébastien Burn [bassiste,clavier], Yannick Meyer [guitariste], Geoffray Schnoebelen [batteur]
Des sabots piétinent la plaine aride, une grosse caisse soulève de la poussière à l’horizon, des guitares hennissent dans le lointain, des chants indiens s’élèvent dans le ciel comme des signaux de fumée, le metal arrive au Far West. Bienvenue dans West in Hell. Voici l’histoire de Skah, gardien des limbes et de la première de ses six vies terrestres, celle qui commence dans le grand ouest américain, encore peuplé de tribus sauvages. Un western filmé avec trois guitares, une basse, une batterie et un microphone.
Une heure durant, vous allez assister sur l’écran géant, en dolby stéréo, à ce premier concept album en onze scènes où rock, metal et prog parcourent la Vallée de la Mort. Skahinall (comprenez Skah in all), est né de la fusion de deux groupes, de la volonté de proposer une expérience artistique combinant dessin, rock ainsi qu’un roman qui paraîtra en même temps que le disque en janvier. Une rencontre musicale au croisement de Ennio Morricone, Iron Maiden, Solstafir ou anasazi.
Alors que ‘West in Hell’ projette dans les salles obscures des chariots rangés en cercle autour du feu de camp, entourés par une horde de sauvages, ‘Gallows’ lance une déferlante metal où l’accusé finit la corde au cou. Bruitages, voix off, guitares post-rock virant au metal, ‘Spirit of brother’ nous livre une pièce instrumentale écrite comme un palindrome. Nous retrouvons également dans la musique de Skahinall l’esprit du metal progressif de Dream Theater (‘From Life To Death’), du growl dans ‘Ayanne Dies’, un titre qui sonne comme une BO de western spaghetti pimentée au tabasco. Mais si les alsaciens ne devaient sortir qu’un single, ce serait leur ‘Mother’s Pain’, sorte de tube à la Eagles qui, sans renier son côté metal, joue un solo accrocheur avec notre corde sensible. Ils s’essayent même avec ‘Her Paradise’ à la ballade pop rock, chantée autour du feu de camp sous les étoiles. Puis tocsin et flammes sonnent la fin de West in Hell, Skah rejoint les limbes, attendant sa prochaine réincarnation.
West in Hell, entre metal et western, raconte une histoire en musique, réussissant souvent à créer une ambiance Far West (‘West in Hell’, ‘Ayanne Dies’), capable de titres très metal (‘Gallows’, ‘Skah’s Limbo’) comme de morceaux plus commerciaux (‘Mother’s Pain’, ‘Her Paradise’). L’album souffre toutefois de quelques longueurs, passé l’excellent instrumental ‘Spirit of brother’. L’idée d’associer plusieurs arts dans un même projet n’est pas nouvelle mais toujours séduisante, je pense me laisser tenter par le livre comme le disque lors de leur release party au Grillen à Colmar le 12 janvier prochain.