Titres
Formation en 1995
Jonas Reingold [bassiste], Tomas Bodin [clavier], Hasse Fröberg [chanteur,guitariste,bassiste], Roine Stolt [chanteur,guitariste], Hasse Bruniusson [batteur]
Membres :
Roine Stolt [Chant, guitares, claviers], Hans Fröberg [Guitares, Chant], Jonas Reingold [Basse], Michael Stolt [Basse, Chant].
Invités :
Marco Minnemann [Batterie, chant], Max Lorentz [Hammond], Zach Kamins [Claviers], Rob Townsend [Saxophone, flûte, percussions, chant], Nad Sylvan [Chant].
L’annonce de la sortie de cet album a résonné comme un coup de canon à la rédaction de Néoprog ; comment ? Un nouveau Flower King ? Ecartez vous de mon passage, j’ai plus d’appétit qu’un barracuda pour chroniquer cette magnifique promesse d’un rétroprog éclairé après un phénoménal “The Sea Within“ qui tutoie les étoiles.
Et puis voilà qu’en fait c’est un projet solo de Roine Stolt, au chant, à la guitare et aux claviers entouré comme il se doit d’une pléiade d’artistes véritables artisans de la qualité musicale.
Les commentaires de Roine Stolt sont édifiants quant à la genèse de Manifesto Of An Alchemist :
« Contrairement à de nombreux albums ultérieurs, où les enregistrements se sont poursuivis au fil des mois, ce nouvel album a été une affaire assez rapide et efficace. Nous avons commencé à enregistrer en Hollande au début du mois de juillet et le mixage a eu lieu à la mi-août ! Les chansons sont écrites d’une manière très peu orthodoxe, certains contenus mélodiques et certains riffs sont des idées qui circulent depuis des années, certains peuvent même provenir du premier album de TFK ; ils n’avaient tout simplement pas trouvé de domicile dans les albums que j’ai fait ces 15 dernières années ».
Les premières écoutes confirment l’aspect « fourre tout » de cet album et laissent sceptiques; l’ensemble n’est ni bon, ni mauvais car la virtuosité des musiciens est au rendez vous mais manque cruellement d’un souffle épique, d’une inspiration nouvelle, de ce côté « bondissant » de la musique des Flower King. A noter que la majorité des parties de claviers est assurée par Stolt lui-même ; il me sied de penser qu’un claviériste de métier et sa vision des compositions aurait apporté un plus indéniable tant parfois guitare et clavier se juxtaposent.
Rassurez-vous adorateur de notre genre musical, vous trouverez ça et là des titres à votre goût ; je pense en particulier aux très bonnes compositions que sont ‘Lost America’, ‘Ze Pawns’ ou encore ‘The Spell Of Money’ (toujours un espoir pour un album, la monnaie !).
Et pour moi, ce n’est pas un hasard si ‘Lost America’ est le titre promotionnel en tête de gondole :
Trois instrumentaux sont au programme, ‘Rio Grande’, le plus intéressant avec un numéro de Marco Minnemann à la batterie même si le titre traine un peu en longueur, ‘The Alchemist’ et ‘Six Thirty Wake-Up’ ; encore une fois ce n’est pas mauvais, les interventions à la flûte ou au saxophone sont rafraîchissantes, les incartades jazzy et les fulgurances d’Hammond et de synthé bienvenues, mais l’ensemble a du mal à captiver l’attention et à transcender notre imagination.
Vous aurez droit également à deux piécettes légères et bien construites, ‘Next to a Hurricane’ aux belles harmonies vocales et l’angélique ‘Baby Angels’ le bien nommé.
Personnellement, je ne pense pas que mettre bout à bout des compositions disparates produites à la hâte avec des idées à la limite de la date de péremption soit une base solide pour faire rayonner de nouveau le roi des fleurs ou apporter une quelconque plus-value ; que voulez vous, ma déception est à la hauteur de l’exigence que l’on peut attendre de ce talentueux et hors norme alchimiste du rock progressif qu’est Roine Stolt, à qui je voue d’ailleurs une admiration sans borne ! Tiens, je vais me réécouter “Banks Of Eden“ et “Desolation Rose“ pour cautériser tout çà ; et puis, je dois vous l’avouer, les claviers et les idées musicales de Tomas Bodin du « grand Flower King » me manquent un peu aussi.