Titres
Robert James Moulding [chanteur,guitariste], David Eaton [clavier], Steven Eaton [batteur], Douglas Skene [guitariste], Dean Bennison [guitariste], Anthony Stewart [bassiste]
Hitchhiking to Bizantium est le troisième album des australiens de Anubis, un groupe qui a bâti en partie son univers musical sur les cendres de Pink Floyd. Leur premier album au titre très numérique restera quand même pour les initiés alors que A Tower Of Silence que nous avions chroniqué rendait accessible au commun des mortel leur univers musical. L’auto stop bizantin poursuit ce chemin tracé, plus progressif mais également plus long avec 78 minutes et un titre de plus d’un quart d’heure, il va donc falloir coucher les enfants et envoyer votre moitié au cinéma pour profiter dans le calme de ce troisième opus.
Les deux premières choses que l’on entend chez Anubis sont une voix assez haute et un son de guitare très particulier, vient ensuite une partie rythmique reconnaissable entre mille autres que l’on doit à Steven et Anthony maintenant. D’autres éléments prog s’ajoutent bien entendu comme les claviers très présents, la flûte également, mais la marque de fabrique de Anubis reste pour moi cette voix et cette guitare.
“Hitchhiking to Bizantium”, comme ces prédécesseurs, n’est pas un album immédiat loin de là, et avant de commencer vraiment son exploration sonore, il m’aura fallu trois écoutes de rodage. Pourquoi cela ? A cause d’une écriture qui laisse une première sensation de densité due à l’omniprésence de la guitare et du chant. Il y a peu de place pour respirer tout au long de ces morceaux et le master un peu tassé (je suis encore sur la version numérique) n’aide en rien la lecture. Donc il va falloir s’accrocher mais je suis persuadé que cela vaut l’effort, Anubis se mérite un peu.
Quand on prend le quatrième titre par exemple, qui porte le nom de l’album ou l’inverse, choisissez, on se retrouve face à une imposante pièce quasi monolithique de près de dix minutes sans grandes variations qui, à la première approche, peut sembler relativement indigeste, pourtant, au fil des écoutes, elle deviendra un incontournable de l’album. Encore faut-il prendre le temps.
“Blood is Thicker than Common Sense” change la donne avec son attaque rythmique agressive et ses revirements étonnants, le premier morceau qui bille en tête décide d’explorer un spectre plus large, sorte de coup de fouet dont l’album avait justement besoin. Évidemment j'adore.
“Crimson Stained Romance” rompt une nouvelle fois la densité anubienne, jouant sur des références assumées, à savoir les Pink Floyd mais à la sauce Anubis. Un titre sans surprise mais qui fonctionne à la perfection alors pourquoi le bouder ? Moins chargé, le titre vous laisse reprendre une longue goulée d’air frais avant de se lancer en apnée pour plus de quinze minutes.
Des appréhensions avant d’aborder le monstre ? Faut pas. “ A Room With View” échappe au côté 2001 Odyssée de l’Espace du reste de l’album. Anubis prend son temps, parties instrumentales avec un jeu nerveux de Steve sur les fûts et une belle place au piano de David. Le chant flirte de manière surprenante avec celui de Marco du groupe Sylvan et il me semble également entendre le thème de Ben Craven sur “The Great and Terrible Potions” (un autre australien). Le morceau passe très vite, il est bien construit, un des meilleur de l’album sans doute.
Après un démarrage dense, limite indigeste pour les non initiés, Anubis éclaircit les rangs à partir de “Blood is Thicker than Common Sense”, nous surprend avec son titre fleuve et finit en beauté avec “Silent Wandering Ghosts”. C’est le meilleur Anubis à ce jour, la question est de savoir à quel point. Je n’ai pas lu les textes présents en version numérique, car sur l’iPhone, le confort de lecture est somme toute très relatif, donc j’ignore de quoi on parle ici. J’attends donc le CD pour sans doute revenir sur cette chronique, lire les textes, apprécier un son sans écrétage et vous en dire plus. Mais bon, si vous aimez Anubis, foncez.