Titres
Robin Armstrong [clavier]
Capacitor est le dernier album de Cosmograph, le projet de Robin Armstrong, un nouveau concept qui nous emmène loin de l’espace cette fois, puisqu’il explore l’âme délestée de son enveloppe charnelle.
Des invités de marque accompagnent Robin tout au long de ces sept titres, Nick D’Virgilio (ex Spock’Beard), Colin Edwin (ex Porcupine Tree), Nick Beggs (Lifesigns, Steven Wilson Band), Anddy Tilison (Tangeant), Matt Stevens et Steve Dunn.
Mimétisme Porcupine Tree de rigueur sur ce nouvel album, plus ou moins appuyé selon les titres, son porté sur les basses avec une production qui aurait pu être un peu plus soignée sans doute, Capacitor, n’en possède pas moins d’indéniables qualités que l’on ne peut passer sous silence.
Alors oui, pour commencer par le sujet qui fâche, la production n’est hélas pas à la hauteur des musiciens qui joue de la musique, quand on invite Colin Edwin ou Nick Beggs à la basse, il faut pouvoir offrir un soin tout particulier à la mise en valeur de leur instrument sur le master final. Ici les basses ont sans doute été trop privilégiées, et même sur un système relativement clair, cela fait boum boum. Certes, en mp3, avec un casque moyen de gamme, cela devrait être acceptable, de même que sur des enceintes de monitoring, mais on n’écoute pas un album habituellement sur ce genre de matériel. Donc pour le son dommage, mais dans l’ensemble quand même, on entend tout le monde correctement, c’est déjà un bon point.
Ensuite le cover Porcupine Tree. Le groupe nous manque, c’est évident, il ne reviendra pas, c’est hautement probable, mais est-ce bien la peine de trop s’en inspirer ? Quand Colin joue avec Robin sur “The Spirit Capture” et le début de “The Fear Created” nous ne sommes pas loin du plagiat. C’est très bon fatalement, mais trop proche également.
L’expérience débute en 1745, devant un public avide de sensation, un homme, le Dr Robert Merrill, va séparer l’esprit de son corps grâce à l’électricité. Ensuite tout se complique: les esprits, la mort, la communication avec l'au-delà, le spiritisme donc, un concentré des réflexions d’Armstrong au cours de ses longues promenades silencieuses.
Malgré son côté Porcupine Tree appuyé “The Spirit Capture” possède le charme du récitatif, de la mise en place de l’histoire très réussie. “The Fear Created” m’intéresse plus par sa seconde partie où les claviers de Robin prennent soudain toute la place à partir de “Watching these cars”, un changement musical bienvenu dans cette première partie déjà un peu dense. “The Reaper’s Song” est une ballade wilsonienne qui s’enhardie sur les claviers de Robin et finit un petit peu à la manière des Beatles sur Sergent Paper, sympa. J’aime beaucoup de travail délicat de Andy sur “The Drover”, le titre aurait pu devenir un énième Porcupine Tree cover, mais non, la patte de Tillison apporte le petit plus qui lui donne une âme bien particulière, très réussi, du coup plus personnel. On attaque ensuite les deux longs morceaux du concept, “White Car” et “The Ghost Gets Made”, peut-être mes préférés, on ne se refait pas… “White Car” met plus de trois minutes a atteindre sa vitesse de croisière, peut-être la partie que je préfère au demeurant, après la guitare s’envole puis le côté obscur de Robin se dévoile sur des riffs agressifs qui laissent place à un couplet génial à la sixième minute “High ! Higher, clim, higher,”... Le titre se démarque un peu de ses modèles non sans rappeler tout de même “Arriving Somewhere But Not Here”, pas sur la forme mais dans l’esprit. Je sais que j’ai râlé un peu jusque là, mais franchement, “White Car” est un magnifique titre, respect Robin. “The Ghost Gets Made” commence par Bell’s Adagio (les serveurs qui chantent), un titre qui aborde la subsistance de l’âme dans le numérique. Le dernier titre “Stuck In The Wood” nous ramène aux promenades de Robin, un très beau texte servit par une musique très sobre avec un chant qui nous fait penser un peu à notre Steve oui Hogarth celui-ci et une basse pilotée par le Nick que je vénère.
Robin nous livre des réflexions autour de l’âme, de beaux textes mis en valeur par une musique envoûtante mais parfois pas assez personnelle, jouée par de très bon musiciens, je n’avais pas encore salué le travail de monsieur D’Virgilio qui officie tout du long de l’album. Le son est ce qu’il est, sans doute optimisable, l’artwork lui est réussi. Il fallait découvrir Capacitor. Ce n’est pas un must have mais à suivre.