Titres
Formation en 1994
Nick Magnus est connu pour avoir travaillé sur de nombreux albums de Steve Hackett, leur donnant une empreinte toute particulière. Il a également collaboré avec de nombreux autres artistes, mais aujourd’hui, si nous parlons de lui, c’est pour sa carrière solo et son dernier album “n’monix” sorti en début d’année.
Encore un de ces disques devant lesquels j’ai failli passer sans l’écouter si “ Broken” n’avait été diffusé sur Soundcloud par le label. Le titre m’a tout de suite emballé, la commande a suivi l’écoute de quelques secondes, l’attente postale fut alors très longue…
“n’monix” est un concept hétérogène, à savoir qu’il traite d’un grand thème, la vieillesse et la perte de la mémoire, mais que chaque morceaux explore des univers très dissemblables. Un album à la mémoire du père de Nick, Ronald Magnus, décédé en 2013.
Que dire de cette merveille ? Nick Magnus est un claviériste vous le savez, donc vous pourriez vous attendre a une éprouvante démonstration de son brio, de ses derniers joujoux numériques, de ses performances à deux mains, et bien il n’en est rien. “n’monix” n’est pas un disque de claviers, mais un album où tout le monde trouve réellement sa place, et du monde il y en a : Steve Hackett, Tony Patterson, Tim Bowness, Pete Hicks, Robs Towsend, James Reeves, Kate Faber et Andy Neve.
Huit morceaux composent l’histoire, très différents les uns des autres, du progressif à la Hackett au classique en passant par de la muisque très cinématique, vous irez de surprise en surprise. L’album est assez court pour être écouté en boucle et y découvrir à chaque fois un nouvel élément. Les claviers de Nick s’entendent qu’en même rassurez-vous.
“Time” lance un prog à la Hackett des premiers jours alors que “Memory” nous emporte avec la voix de soprano de Kate et son écriture presque classique. Vient ensuite “Kombat Kid” autour des jeux vidéo, de l’enfance avec Tony Patterson une nouvelle fois au chant. “Headcase” vous fera sans doute un peu penser à Big Big Train par son côté progressif léger. “Eminent Victorians” sera de tous les combats, Hackett, Genesis, Big Big Train, le titre le plus ambiteux sans en imposer cependant, un bel exercice de style pour les musiciens sur lequel plusieurs écoutes sont profitables. “Broken” est une ballade nostalgique à part dans l’album, comme l’est à sa manière “Memory”, c’est assez mélo mais sublime. “Shadowland” est le seul instrumental avec Nick et Steve, guitare répondant aux voix numériques sous les doigts de Magnus. “Entropy” clôt “n’monix”, une intro digne de “Blade Runner” qui glisse lentement vers une ballade peut-être un peu facile pour terminer.
“n’monix” est un album sensible, fin, subtilement composé joué et produit, qui parle d’un sujet douloureux et délicat avec justesse, celui de la vieillesse et des maladies dégénératives qui l’accompagne souvent. Nick nous offre une magnifique palette de couleurs en huit titres, sans caricature ni teinte trop vives. Du grand art. Indispensable donc.