Titres
Darius Keeler [clavier], Danny Griffiths [clavier], Maria Q [chanteuse], Dave Pen [chanteur,guitariste,clavier], Pollard Berrier [chanteur,guitariste], Holly Martin [chanteuse]
Glaces bleues, banquise blanche, roche noire et ciel azur, voici le retour du groupe Archive en contre-jour sur leur nouvel album Restriction. Après nous avoir éblouis avec Axiom, le film concept musical, la formation mutante sort un disque douze titres qui mélangent trip-hop, ambient et électro.
Archive c’est ça, inclassable, capable de jouer du rap, du métal, du rock et des mélodies à la Anathema sur le même album. Groupe de rock progressif ? Pas vraiment, malgré d’évidentes affiliations. Son public est nettement plus jeune et plus diversifié, en live, ils jouent à guichet fermé. On ne pourra leur reprocher d’abuser du créneau commercial. Chacun de leurs albums est une surprise, osant là où beaucoup se contentent de vieilles recettes plus ou moins éprouvées. Du coup, on ne sait à quoi s’attendre quand on ouvre la pochette surprise de Restriction. Il faut se laisser surprendre et accepter puis adopter ou non ce que vous allez écouter.
Pour être tout à fait honnête avec vous, je tripe totalement quand Holly, la nouvelle voix de Archive, chante sur “End of Our Days” ou sur “Black And Blue”. J’adore son timbre un peu voilé et ces deux titres lents, sans rythmique. Ça c’est pour l’accroche qui donne envie d’écouter le reste. Mais Restriction ne se résume pas à cela, loin de là. “Feel It” ouvre le bal, Dave, seul au chant, sur un titre trip-hop rock au texte épuré et mystérieux où la guitare se fait mexicaine sur le refrain. “Restriction”, ce sont des mots scandés sur une musique très lente à se mettre en place qui culmine sur “Restriction, restriction, restriction”. Étonnant, simple et bien fait. “Kid Corner” dévoile des paroles plus élaborées. Nous sommes sur du trip-hop tribal qui se complexifie dans les dernières secondes. Avec “End Of Our Days”, je fonds littéralement, un titre lent qui laisse la part belle à la voix sublime de Holly Martin, claviers, chœurs et elle. Wow ! “Third Quarter Storm” déroutera, mais écoutez ce duo tout simple avec Dave et Holly qui s’achève sur “Cause Christ knows we’ve paid”. Des paroles troublantes qui m’échappent encore, au cœur du titre un passage sonore grinçant relativement troublant au milieu de la quiétude et un bref chœur final. “Riding Squares” revient au trip-hop tribal. Le morceau le plus long de l’album qui prend un tournant très intéressant avec les claviers de Darius. “Rumination” et sa guitare funky sème le trouble, “It’s You...” qui revient à chaque strophe ou presque, des chœurs et une écriture nettement plus élaborée pour un tout petit format, où, même la batterie sort du carcan trip-hop à deux reprises. Excellent ! “Crushed”, encore tribal, est une bombe que ne renierait pas Anathema (je pense à Weather Systems), un puissant son industriel et cette manière qu’à Pollard de scander les paroles. La pièce est très forte, soutenue par des claviers tendus et des effets sonores. Quand la tension retombe, c’est encore Holly qui revient, éthérée. Totalement adictif ! Et puis “Black And Blue” arrive, comme une mer d’huile entre deux tempêtes. Je frissonne au son de sa voix un peu voilée. Extraordinaire ! Une incursion du côté de Radiohead avec “Greater Goodbye” ? Un peu. Encore un OVNI sur cet album qui en compte quelques-uns. “Ladders”, floydien en ouverture, bascule sur un trip-hop rock en seconde partie et se referme brutalement.
Dire que j’ai compris Restriction serait abuser, les textes sont souvent restés fermés comme une huître et je le regrette car une partie du plaisir m’échappe. Restriction prouve qu’il n’est pas toujours nécessaire de complexifier la musique à outrance pour qu’elle nous touche. Archive choisit des titres courts et ciselés, servis par une production magnifique. Aucun son n’est gratuit, tout est travaillé pour aller à l'essence de l’émotion. Après vingt années de carrière, Archive touche à la perfection. Bien entendu, il faut apprécier le trip-hop et ses déclinaisons. Il y a quelques années, peut-être aurais-je détesté certains morceaux, mais on mûrit, on apprend à être curieux et à s’affranchir des idées préconçues. Ecoutez-le sur une hi-fi !
Site : http://archiveofficial.com/
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Vidéo officielle :
Un incroyable loupé de la part d'un groupe qui a soufflé le chaud et le froid tout au long de sa carrière. Ce coup ci et ce n'est pas fortuit c'est l'air de la banquise qui souffle...froid impersonnel immateriel bref le Archive des tres mauvais jours.
Le 29/03/2015 par eveningwin
Assez déroutant avec des titres très divers mais indéniablement intéressant
Le 26/03/2015 par JN