Titres
Formation en 1978
Le jingle de la SNCF semble peut-être exotique à un britannique (la France, les vacances, le vin, le fromage, la baguette), mais pour un français, il est synonyme de retards, de grèves, de perturbations, de trajet quotidien, rien de bien réjouissant. Pas étonnant donc que le titre phare du dernier album de David Gilmour ait fait couler de l’encre dans l’hexagone. Un nouveau Gilmour ? Depuis 20006 et son On An Island, si l’on oublie les rushs studio de Pink Floyd parus l’an passé, nous n’avions eu rien à nous mettre sous la langue depuis longtemps.
David est la voix et la guitare du groupe emblématique du psy prog space rock anglais des seventies. Son jeu de guitare a inspiré toute une génération de musiciens de part le monde. Sa musique planante a été plagiée, copiée, imitée, transformée dans un nombre incalculable d’albums. Les tributes à Pink Floyd totalisent beaucoup plus de concerts que le groupe lui-même. Gilmour est un mythe vivant. Pas facile de parler d’un de ses derniers albums sans déclencher de violentes passions.
Après avoir écouté ‘Rattle that Lock’, j’ai longuement hésité à acheter le CD. Il aura fallu l’excellent clip de ‘The Girl In The Yellow Dress’ pour que la balance penche dans l’autre sens. Alors ce Rattle That Lock ? Un ciel couvert au dessus d’une prairie jaune et des oiseaux corbeaux, geais, pies... qui s’échappent d’une cage ouverte. Encore des oiseaux ? Comme sur on An Island de 2006, les bêtes à plumes inspirent le musicien, mais ici le décor semble moins idyllique. Sur les dix morceaux, vous entendrez trois instrumentaux où David nous démontre qu’il joue toujours de la guitare comme un virtuose. Restent des chansons dont deux flirtent avec le registre jazzy embourgeoisé. Monsieur Gilmour ne chante sans doute plus comme à la grande époque, son timbre devient rocailleux avec l'âge. Dans les médiums, il semble plus à son aise que dans les graves.
Pour cet album, il s’est entouré de nombreux musiciens venus de divers horizons: le compositeur de musique de films Zbigniew Preisner est présent sur huit morceaux pour arranger l’orchestration. Vous pourrez noter la présence de quelques personnalités comme Guy Pratt (le remplaçant de Roger Waters dans Pink Floyd), Danny Cummings aux percussions, Phil Manzanera aux claviers et guitares et même Gabriel Gilmour au piano sur ‘In My Tongue’.
Rattle That Lock est l’album d’un artiste qui a roulé sa bosse et qui n’a plus grand chose à prouver. Il peut se permettre maintenant de jouer ce qui lui plaît, il sait que le public suivra. L’album, si l’on excepte les instrumentaux, s’éloigne de la veine progressive pour des chansonnettes où les mélodies empruntent au jazz et à la musique populaire des thèmes tout en y mêlant quelques soli du maître. Le résultat pourra dérouter les puristes et manquer un peu de profondeur pour les mélomanes. A part ‘Ratlle That Lock’ qui fait un peu tâche dans l’album, c’est un voyage relativement contemplatif auquel vous convie Gilmour. Vous retrouverez Pink Floyd dans quelques titres comme ‘A Boat Lies Waiting’ ou ‘Today’ mais également quelques surprises. La musique n’est jamais très complexe et plane agréablement. Le belles surprises viennent de ‘Dancing Right In Front Of Me’ et de ‘The Girl In The Yellow Dress’ qui sortent clairement du lot. Rattle That Lock s’écoute agréablement mais reste nettement en dessous de On An Island ou de son premier album éponyme.
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