Titres
Steve Hackett [guitariste]
Invités :
John Hackett : flûte, piccolo, pédales basse, claviers
John Acock : claviers, ingénieur du son
Maria Bonvino : voix d'accompagnement sur ‘Hoping Love Will Last’
James Bradley : percussions
Randy Crawford : chant
Phil Ehart : batterie, percussions
Feydor : chant
Tom Fowler : basse
Richie Havens : chant
Dave Lebolt : claviers
Hugh Malloy : violoncelle
Dale Newman : chœurs
Dan Owen : chœurs sur ‘Icarus Ascending’
Graham Smith : violon
Chester Thompson : batterie, percussions
Steve Walsh : chant
Je ressors aujourd’hui un vinyle édité chez Charisma records en 1978. Le plaisir de poser la galette noire sur la platine, d’allumer le pré ampli, d’attendre que ça chauffe puis de déguster ce Please Don’t Touch plein de crachotements car il n’est plus tout jeune.
A l’époque, Steve Hackett venait à peine de quitter Genesis et je ne connaissais pas encore sa carrière solo. Enlevées les lunettes qui lui dévoraient le visage, rasée la barbe hirsute derrière laquelle il se cachait, avec cet album, le guitariste révélait tout son talent.
L’ami qui me fit découvrir la merveille me montra le vinyle et me fit lire le commentaire du troisième titre de la face B : “For maximum effect this track should be listened to as loudly as possible with as much treble and bass as your system can muster - Not to be played to people with heart conditions or those in severely hallucinogenic state of mind”.
Un bien bel objet que ce vinyle : la pochette est signée de la peintre Kim Poor (son ancienne épouse), où deux petits vieux sont harcelés par des jouets. Au dos, il s’agit d’une photographie noir et blanc de John Brown où l’on voit Steve près de la jetée de Brightown. A l’intérieur, les paroles, les noms des artistes invités, très nombreux, et des photographies couleur de tout ce petit monde durant l’enregistrement de l’album en 1977.
La face A ouvre sur ‘Narnia’ inspiré du roman de Lewis “Le lion, la sorcière blanche et l'armoire magique”. C’est aujourd’hui, après toutes ces années, que je découvre la relation entre le livre et la chanson, j’ignorais d’ailleurs que ce roman fut si ancien. Au chant, Steve Walsh après une sublime ouverture à la guitare. Le morceaux porte la marque du Genesis des 70’s.
Orgues et guitare inimitable, clavecin et voix déformées constituent les ingrédients de cet improbable ‘Carry on up the vicarage’ qui s’achève sur de l’orgue de barbarie. Une chanson sur des décès suspects dans un petit village, un hommage à Agatha Christie.
‘Racing The A’, une des pièces les plus longues de l’album avec ‘Icarus Ascending’, chanté par Walsh, laisse la part belle aux guitares sous toutes leurs formes, électriques, acoustiques, basse, la corde dans tout ces états.
‘Kim’ est une de ces merveilles à la guitare et aux flûtes où les deux frères, John et Steve, nous éblouissent par la simplicité et la beauté de la partition comme de l’interprétation. Un titre dédicacé à Kim Poor bien avant leurs déboires conjugaux.
Richie Havens chante façon Beatles sur ’How Can I’, un titre qui met à l’honneur la voix et les paroles, laissant la musique en second plan.
La face B débute magistralement sur ‘Hoping Love Will Last’ où la voix chaude de Randy Crowford rencontre celle de Maria Bonvino sur des notes de piano et guitares.
Viennent ensuite deux instrumentaux, pour moi indissociables, le court ‘Land Of A Thousand Autumns’ et bien entendu l’incroyable ‘Please Don’t Touch’ que Steve voulait faire paraître dans son dernier album avec Genesis. Angoissant et léger, démoniaque et génial, une gigue effrénée avec le diable, écrite pour vous faire sombrer dans les pires cauchemars et qui se poursuit sur les orgues et voix analogiques de ‘The Voice Of Necam’, où la guitare de Steve nous éblouit encore. L’album s’achève sur ‘Icarus Asencding’ avec Richie Havens au chant. Un titre à la fois vocal et très instrumental, une synthèse de tout les morceaux précédents.
Malgré son aspect hétérogène, avec de nombreuses voix, batteurs et des mélodies variées, Please Don’t Touch reste un des piliers de la discographie de Steve Hackett. Un artiste qui donne beaucoup de son temps aux groupes de l’ombre, allant jouer quelques morceaux sur leurs albums afin de leur offrir un éclairage médiatique inespéré. Genesis a eu tort de refuser ‘Please Don’t Touch’ et de le remplacer par ‘Wot Gorilla’ sur Wind and Wuthering. Ils ont perdu un grand guitariste qui est le seul, aujourd’hui, à perpétuer la mémoire de ce groupe mythique du rock progressif avec Genesis Revisited.
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