Titres
Steve Hackett [guitariste]
Faute de groupes dans les salles, je me suis offert deux heures vingt en compagnie de Steve Hackett qui jouait il y a un an au Hammersmith à Londres. Au programme deux albums mythiques, Selling England By The Pound de Genesis (1973) et Spectral Mornings qui fêtait ses quarante bougies, mais également quelques morceaux de son dernier album At The Edge Of Light et de A Trick Of The Tail. Un concert en images puisque parfois le label nous envoie la vidéo en streaming.
Aux côtés de Steve Hackett nous retrouvons son frère John, Nad Sylvan, Roger King, Craig Blundell, Rob Townsend, Jonas Reingold et Amanda Lehmann. Rien que l’affiche justifiait le déplacement, d’ailleurs le concert était sold-out.
Je ne m’étendrai pas sur la captation visuelle qui n’est pas des plus fameuse, comprenant de nombreuses images brûlées, abondance de fumées et des plans en caméras fixes on ne peut plus bateau, ainsi que des cadrages malheureux. Dommage car il y avait matière avec les magnifiques éclairages, la taille de scène et la beauté de la salle. Donc plutôt que de vous esquinter les yeux sur le blu-ray, écoutez le concert sur une bonne chaine hifi.
La soirée débute avec ‘Every Day’ chanté à cinq voix, de gauche à droite, Rob, Nad, Steve, Amanda et Jonas. Ce premier titre de Spectral Mornings et du concert ne m’a jamais franchement convaincu, et en regardant ce live j’ai réalisé que je connaissais bien mal Spectral Mornings qui n’a jamais compté parmi mes albums préférés de Steve Hackett.
Le groupe interprète ensuite trois pièces de At The Edge Of The Light avant de revenir quarante années en arrière. Sortis des ‘tubes’, j’ai eu du mal à mettre un nom sur un morceau, et avec le recul je ne suis pas certain que l’album ait bien vieilli. Reste tout de même ce ‘Clocks’ instrumental et angoissant qui figure parmi les pièces d’anthologie de l’artiste aux côté de ‘Please don’t touch’ tiré de l’album du même nom. Un ‘Clocks’ donne l’occasion à Craig de se livrer à un solo de batterie mémorable.
Je n’ai pas été convaincu non plus par l’idée de ce panachage de Spectral Mornings avec At The Edge Of The Light. Trop d’années séparent les deux albums pour être joués ensemble. Mais heureusement, après vingt minutes de pause, Nad lance acapela ‘Dancing With The Moonlit knight’ et je chante alors avec lui (et c’est épouvantable croyez-moi). Le fog londonien a de nouveau envahi la scène et c’est bien regrettable pour les images. Pour le son, la magie opère et je retrouve mon adolescence perdue avec délectation, à l’époque où je tentais de jouer la transcription du titre sur un piano électrique. Nad est fabuleux dans le rôle de Peter Gabriel et Rod nous offre de mémorables soli aux saxophones. Et bien évidemment Steve est magistral avec sa guitare. Lorsque Steve Hackett reprend du Genesis en live, c’est toujours éblouissant, surtout entouré de musiciens de cette qualité.
Le public se lève pour une standing ovation à la fin de ‘Aisle of Plenty’, et juste après Steve nous joue ‘Déjà Vu’, un inédit de Genesis qu’il avait précédemment interprété dans l’album Genesis Revisited. Après un superbe ‘Dancing On A Volcano’ (A Trick Of The Tail 1976) les artistes nous offrent un ultime rappel avec l’instrumental ‘Los Endos’ magnifié par des musiciens d’exception.
Ce live au Hammersmith n’est pas le meilleur de Steve Hackett, je lui préfère et de loin le Genesis Revisited Band and Orchestra - Live pour la qualité visuelle ainsi que la set list. Néanmoins, faute de grives on mange des merles.