Titres
Steve Hackett [guitariste]
Invités :
Roger King : claviers et programmation
Gary O’Toole : batterie
Nick Beggs : basse
Hugo Degenhardt : batterie
Jo Hackett : chant
Amanda Lehmann : chant
Chris Squire : basse
Rob Townsend : saxophone, duduk
Sara Kovacs : didgeridoo
Malik Mansurov : tar
Christine Townsend : violon, viole
Est-il encore besoin de présenter Steve Hackett ? Guitariste de Genesis de 1971 à 1977, il a donné une sonorité unique à cette formation de référence. En 1975 il sort son premier album solo, Voyage of the Acolyte, et depuis mène sa barque, participant à de nombreux enregistrements, parfois avec des groupes méconnus. Il est également un grand promoteur de la musique de Genesis, un des derniers membres à vouloir faire revivre la musique du groupe.
Sa carrière solo, elle, reste inégale, alternant chefs-d'oeuvre et albums nettement moins intéressants. L'homme a ses inconditionnels dont je ne fais pas partie, je l'avoue, même si j'ai un grand respect pour son travail et sa technique à la guitare. C'est dans la composition qu'il pêche, virant de temps en temps à la mièvrerie. Je suis resté sur Please Don't Touch, ou Bay Of Kings, et c'était avec une certaine anxiété que j'attendais son nouvel album Wolflight.
Passons rapidement sur l'épouvantable pochette narcissique retouchée avec Paint. Le premier titre qu'il nous a été donné d'écouter, ce fut 'Wolflight' et je dois vous avouer avoir été immédiatement séduit. Une construction intelligente, une musique visuelle, la guitare sublime de Steve, des violons, des percussions tribales, une écriture progressive mêlant éléments classiques à de l'électrique, rien à dire, c'est une merveille.
Du coup l'anxiété a fait place à une grande soif d'en entendre plus.
'Out of the body', court instrumental rythmé où la guitare de Steve donne déjà des frissons, est un bon point de départ à ce nouvel album. Passé le choc de 'Wolflight', nous découvrons le troisième titre 'Love Song to a Vampire', et là, déception. Certes la guitare est belle, mais d'où sort cette guimauve? Le titre, très long, est terriblement linéaire et ennuyeux, collant à force de vouloir faire dans le pathos. Le thème est usé jusqu’à la corde. Trop de violons, de claviers, pas assez de guitare et un chant sans relief.
Avec sa musique "Les Brigades du Tigres" et fête foraine, 'The Wheel's Turning' démarre très bien. Sur la section chantée, l'enthousiasme baisse d'un cran mais quand l'instrumental prend la relève, mélangeant symphonique, guitares prog et rock, là Steve me fait plaisir. Du coup mon coeur balance.
Wolflight, écrit à l'heure du loup, parle des impressions ressenties par Steve au fil de ses voyages de par le monde. 'Corycian Fire' emprunte des sonorités nord africaines, oud et percussions. Un morceau prog folk très musical qui renoue avec du grand Hackett. Les choeurs finaux achèvent de donner sa touche mystique au titre.
Un album de Hackett ne pourrait exister sans un titre purement acoustique à la guitare, ce sera 'Earthshine', sublime démonstration du talent du maître. Une pièce qui nous renvoie à 'Bay of the Kings'. Là je fonds.
Malgré ce qu'en dit Steve, 'Loving Sea' me laisse de marbre. Un titre à la guitare rythmique avec juste le chant dessus. Le morceau passe sans marquer les esprits.
Nettement plus rock, 'Black Thunder' avec Nick Beggs à la basse, est un texte sur l'esclavage, la ségrégation, les sudistes. C'est un titre que je ne m'attendais pas à entendre ici et il s'agit d'une très agréable surprise, même si j'aurais limité l'usage des claviers qui enlèvent le côté rugueux initial de la musique. Beggs et Hackett sur un même titre, c'est du bonheur.
Sur 'Dust and Dreams', Steve évoque le désert. Le troisième instrumental de ce disque, qui sombre dans le cliché oriental, un sous "Laurence d'Arabie" ou orchestre du Club Med. Je passe.
'Heart Song', dédicacé a son frère Joe, qui chante sur de nombreux titres de cet album, est juste, comment dire, bof, malgré une guitare bien sympa.
Si je résume, près d'un titre sur deux me laisse sur ma faim ou bien m'ennuie, mention spéciale à 'Love Song to a Vampire' et à 'Dust and Dreams'. De l'autre côté, il y a des merveilles comme 'Wolflight', 'Corycian Fire' et 'Black Thunder', je n'oublie pas l'incontournable et classique 'Earthshine'.
Quand Gary o'Toole n'est pas derrière les fûts et que l'on n'entend pas les percussions, la rythmique est en berne et je le regrette. Il manque peut-être une autre voix pour changer du duo Joe Steve. Alors grand Hackett ? Non. J'ai cependant apprécié qu'il restitue les titres avec quelques mots en italique à la fin des textes. Si vous êtes un fan de Steve Hackett, vous l'avez sans doute déjà, sinon à vous de voir.
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Vidéo :