Titres
Formation en 2001
Teddy Möller [], Niklas Kupper [], Fredrik Klingwall [clavier] depuis 2009, Jimmy Mattsson [] depuis 2011, Lawrence Dinamarca [batteur] depuis 2011
Gros décrassage de printemps. Voici Loch Vostok, un groupe formé en 2001, venu du grand nord, de Upsala en Suède. Il fait froid là haut, et pour se réchauffer, un moyen infaillible est de poutrer comme des sauvages. Loch Vostok joue du progressif, si si, mais de l’extrême métal progressif, c’est ça le truc.
Le groupe a sorti depuis 2003 six albums studio avec divers labels, From These Waters est le dernier en date, sorti le 28 mars dernier. Des membres fondateurs, ne restent que Teddy et Niklas. Claviériste, bassiste et batteur ont changé depuis 2006.
Mon médecin m’avait recommandé de ne pas interrompre les tranquillisants, j’aurais dû l’écouter. Me voici embarqué dans la chronique d’un album métal progressif suédois. Prenez du Queensryche, torturez le chanteur, faites boire quatre expressos au guitariste et vous obtiendrez Loch Vostok. Oui, ça gueule et ça dépote, mais allez comprendre le pourquoi du comment, quand le groupe m’a contacté, je me suis dit go ! On les chroniquera.
Dix morceaux, quarante huit minutes de son très fort, voici From These Waters. Pas de longue pièce, peu d’introductions alambiquées, pas d’instrumental, mais qu’ont-ils de prog ces gars là ? Vous le saurez en lisant la suite…
Growl et double pédale hyper cadencée, 'Like Poison To The Stars' s’annonce violent, gratuit, bourrin jusqu’à ce que du chant se glisse au milieu du growl et qu’un court solo de guitare offre une clairière dans ce Mirkwood métallique. Sur un djent aux amphétamines, l’album poursuit sa charge, 'I Implode', où le growl se fait anecdotique sauf l’agonie d’une pauvre bête au milieu du titre avant un break improbable dans ce chaos. Quelle patate ! Quelle violence ! Le métal est le nerf de guerre ici, mais l’écriture, tout sauf linéaire et quelques constructions nous rapprochent du métal progressif, comme avec 'From The Waters', où les gars lèvent le pied et oublient de gueuler. Pour s’habituer à leur style, ce titre est une bonne entrée en matière. 'Fighting Fire With Blood' possède une réelle écriture progressive même si elle reste très ancrée dans le métal. L’entrée en matière voit se succéder de très différents styles, atmosphérique, tribal, métal et cela en une minute trente. Ensuite, ça poutre, une cavalcade de mammouths dans un prés de primevères. La guitare s’offre un beau passage avant le retour du refrain tribal. Ce titre est bien équilibré, violent et varié, j’adore. Basse et batterie inventives lancent 'Lost In Transmutance', une pièce à deux vitesses, introspective et bruyante, tout en contrastes mais moins inventive que la précédente. Qui vient de vomir ? 'Dead Sea Trolls', à toute pompe, passe du growl clair au chant avec même quelques claviers qui s’entendent pour une fois au dessus de la guitare. C’est vraiment bourrin, idéal pour les grosses colères. Le final à la basse est bien cool. 'And The Sorm Spreed It’s Wings' sonne death symphonique avec les choeurs. Toujours la même recette, growl et chant se partagent le temps de parole. La musique est moins dense ici, encore que tout est relatif bien sûr. Le titre, encore une fois, varie du tout au tout en quatre minutes. Mais où sont les sentiments dans ce déferlement de triples croches à la basse et double pédale ? Sorte de rap growlé sur fond hyper dense de métal, le titre ‘'Sentiment' surprend même si le chant semble aux prises avec des émotions violentes. Après un bloc de son compact, l’horizon s’éclaircit dans la dernière minute avec le chanteur qui parle de sentiments. 'Me Forgotten' monte lentement en puissance. Space rock virant à l’électro puis au métal progressif, il explose enfin après deux minutes (c’est vrai quoi, j’ai fini par avoir besoin de ma dose sur chaque titre). Pour From The waters, il s’agit d’un morceau ‘cool’. Le final, 'They Brought The Dark', malgré une mise en route trompeuse, décrasse les oreilles à son tour. Une fois passé le growl, le groupe revient vers du Dream Theater presque conventionnel.
Oui, Loch Vostok tabasse et growl à mort. Inutile de vous attarder à les écouter si vous n’êtes pas métalleux de base. En live j’hésiterai, car à mon âge, cela devient trop violent pour le coeur. Pourtant From These Waters, derrière son aspect brutal évident, possède de très nombreuses nuances. Les titres courts sont complexes et très bien construits. Il faut juste être d’humeur bagarreuse pour écouter l’album. A recommander aux amateurs du Hell Fest qui aiment un peu le prog. A écouter très fort !
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