Titres
Formation en 2004
Claudio Casaburi [bassiste], Antonio Vittozzi [guitariste], Lino Di Pietrantonio [chanteur], Antonio Mocerino [batteur], Luca Di Gennaro [clavier]
Buongiorno tutti. Cette nouvelle chronique nous emmène aujourd'hui en Italie avec un quintette 100% napolitain. Formé en 2004 par le guitariste Antonio Vittozi, seul membre originel encore dans le groupe suite aux différents changements de line-up, Soul Secret, jeune formation d'une moyenne d'âge de 30 ans, vient de sortir son troisième album intitulé 4. Je m'étais dit "C'est donc le quatrième album", eh bien non. Pour l'explication du nom de cet album chiffré, j'en suis pour mes frais. Je n'y ai trouvé qu'un petit clin d'œil dans "Traces On The seaside" où une voix féminine annonce "You're listening to Soul Secret on Radio 4".
4 est un album conceptuel qui parle d'un homme face à un drame personnel - la mort de sa compagne suite à une maladie incurable - et qui, à la croisée des chemins, passe ensuite par une étape de questionnement et de remise en cause. Il est temps pour lui de faire un bilan de sa vie passée, et de faire des (non)-choix pour son futur. Au travers de notre personnage principal sont donc évoqués divers sujets tels que la souffrance, la fragilité de la vie, l'acceptation du deuil, la perte des repères, la folie, les remords. Dès le début du premier titre, l'image de la pochette surgit. On entend cet homme blessé se précipiter dans une cage d'escalier, pour arriver sur le toit de son immeuble. Que fait-il sur le rebord de ce toit, du haut de 30 étages, devant ce vide béant, à observer les lumières de la ville ? Va-t-il commettre un acte irréparable ? Il semblerait que la réponse à cette dernière question soit bien oui, au vu du titre final, où il retrouve sa compagne, après être très probablement monté au ciel grâce à ces "Escaliers Blancs". A moins que tout cela ne soit qu'un mauvais rêve …
Côté musique, vous ne risquez vraiment pas de vous endormir. Soul Secret pratique une musique métal, riche, fouillée, et qui jongle constamment avec les changements de rythmes et de structures. Le tout sur des enchaînements de tempos qui peuvent donner le tournis. Cette musique est truffée de cassures continuelles de rythme, les instruments jaillissent puissamment et virevoltent dans une relance musicale perpétuelle. Il peut y avoir pour certaines oreilles un peu expérimentées un petit air de déjà entendu. Il y a dans certains passages des accents à la Haken, j'ai aussi pensé à The Oneira sur certaines notes de guitare.
A ce stade de la chronique, je crois que j'ai finalement tout dit. Ces gars sont capables, en une dizaine de secondes, de passer d'un rythme de valse lente façon carrousel à un passage jazzy assez tranquille, en n'ayant pas oublié de placer entre les deux un bon petit tabassage en règle de batterie. On peut prendre aussi comme exemple, dans "White Stairs", ce piano à la sonorité orientale, qui vire au jazz pour mieux revenir sur un motif andalou. Ou encore ce passage de taping à la guitare dans "In a Frame". Il y a aussi bien sûr quelques séquences et titres plus calmes et mélodiques ("As I close My Eyes", "In A Frame"). Profitez-en, ils sont bienvenus et vous permettront de reprendre votre respiration avant de déguster en apnée complète la suite, jusqu'à la prochaine goulée d'oxygène à la surface. Cerise sur le gâteau, les cinq Transalpins truffent de plus leur musique de quelques effets musicaux : ici une sonnerie de réveil, là un jingle de jeu vidéo à la Mario Bros (tiens donc, on a déjà entendu cela quelque part), ici une ambiance clubbing, là une alarme de voiture de police, un CD qui se met en route, un ascenseur qui arrive à destination, un beep d'électro cardiogramme, etc. Sans oublier un petit passage de voix caverneuse qui reste somme toute encore assez supportable pour mes petites oreilles sensibles.
Bien sûr on peut être complètement dérouté à l'écoute de cette musique. Certains esprits chagrins ne manqueront sûrement pas de faire remarquer que ces jeunes Italiens, à vouloir montrer l'étendue de leur talent et de leur savoir-faire, en font de trop, et qu'ils auraient mieux fait de se limiter dans un souci de meilleur confort d'écoute. Trop complexe, trop métal, zapping continuel, pas assez structuré, trop fouillis, etc, etc. Cela peut se comprendre. Moi j'aime cette musique qui jaillit et étonne continuellement. C'est encore une fois finalement une simple question de goût.
Alors si vous aimez les nouvelles découvertes, vous savez ce qu'il vous reste à faire. Foncez, laissez-vous surprendre, et écoutez ce 4 autant de fois qu'il vous plaira.
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