Titres
Formation en 2001
Armin Riemer [clavier], Carsten Hütter [], Herry Rubarth [batteur], Roger Weitz [bassiste], Julia Graff []
Comme de nombreuses formations amateurs, le groupe Elleven a connu sa longue traversée du désert. Après un premier album en 2007, huit années s’écouleront avant qu’un nouveau disque ne voit le jour. Né d’anciens membres de Chandeliers qui désiraient composer un rock progressif plus pop, ils rencontrent la chanteuse Julia et fondent Elleven en 2001.
Les voici de retour cette année avec Transfiction, édité par Progressive Promotion Records. Le quintette joue un néo-prog au rythme très pop où se glissent des sons venus des seventies. La voix de Julia, au timbre particulier, m’a rebuté en première approche. Elle ne rentre en effet pas dans les canons habituels du rock progressif. Mais peu à peu, j’ai succombé à son apparente fragilité. Les claviers vintages de Armin et les guitares de Carsten m’ont conquis dès la première écoute. Vous entendrez probablement bien des ressemblances avec Rothery sur la six cordes, du Banks aux clavier et du John Jowitt à la basse. La batterie de Roger ne s’impose guère et accompagne les autres pupitres discrètement. Il est vrai que le côté pop prog lui laisse moins de liberté d’expression.
Le premier morceau de l’album, ‘Try’, est un bon exemple de leur démarche musicale: une écriture à la The Gathering avec un refrain basique suivi d’un virage où le rétro progressif prend la direction des opérations. La guitare de Carsten s’impose, portée par les orgues de Armin. Le chant de Julia se fait planant et la magie opère. Puis Roger et Herry relancent la rythmique pop pour conclure près de huit minutes vingt de musique.
Sur le titre qui suit, ‘Not The One’, claviers, basse et batterie construisent un néo-prog vintage dans la veine de IQ avec quelques touches de guitare acoustique. S’il n’y avait ce refrain un tantinet décalé, ‘Not The One’ serait une bombe.
Le groupe a dédicacé ‘Sakura Tree’ aux victimes du drame de Fukushima. Une ballade marillionesque avec en son coeur une section instrumentale plus fournie. Hélas, l’écoute du morceau n’est pas confortable tant Le chant de Julia semble toujours proche de la rupture.
‘Blurry Road’, après trois minutes trente où flotte un très beau refrain, surgit un magnifique rebondissement de soixante secondes et une envolée à la guitare digne des grands moments du rock progressif. La dernière minute, riche en rebondissements (la porte qui claque, étouffant le son et le final au piano) me confortent dans mon choix, ce sera mon titre préféré.
Le très rythmé début de ‘Anyway’ aux claviers tranche avec les couplets épurés où Julia chante dans sa tessiture. Pink Floyd s’invite vers la moitié du titre avant le retour du néo-prog un peu clinquant.
‘Reproduction’ reprend l’écriture à la IQ. Un morceau lent et récitatif où vous apprécierez le jeu de basse. Des claviers vintages grondent en arrière plan, les guitares se font plaisir, le chant colle à l’ambiance, splendide !
Avec ‘Dust and Light’ nous attaquons la pièce la plus longue de l’album, onze minutes qui s’aventurent une nouvelle fois du côté des derniers albums de Marillion. La guitare est à l’honneur, toujours portée par les claviers fabuleux de Armin. Pop bluezy progressif, ‘Dust and Light’ est une autre des perles de cet album.
‘Losing Tracks’ termine Transfiction en beauté, simplement avec des orgues, un chant bien en place et un gimmick bien vu à la guitare.
Passée la surprise du chant parfois trop haut, Elleven a sut parler à mon âme avide de sons vintages. Le groupe s’inspire largement de Marillion, IQ, The Gathering ou encore Pink Floyd et nous propose un album où se nichent plusieurs morceaux magnifiques.
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Vidéo :