Titres
Formation en 1994
Simone Mularoni [guitariste,clavier], Mark Basile [chanteur], Andrea Arcangeli [bassiste], Fabio Costantino [batteur], Emanuele Casali [clavier]
Après avoir abusé de musiques introspectives, mon cerveau réclamait un retour à la forge de Vulcain pour me changer les idées. DGM qui débarquait avec Tragic Separation le 9 octobre chez Frontiers tombait à pic.
DGM joue du metal progressif à la Dream Theater, Symphony X ou Evergrey. La technicité des italiens n’est plus à démontrer, et ce dixième opus ne cède rien à la facilité. Tragic Separation est un concept album sur la vie, les choix que l’on fait et leurs conséquences. Mais, si je vous parle de DGM, ce n’est assurément pas pour analyser leurs textes.
Avec nos italiens, la lecture est des plus simple : la pression monte sur ‘Fleesh and Blood’ pour ne retomber qu’avec ‘Curtain’. Entre les deux, une heure de guitares écartelées, de doubles pédales atomisées, de basse qui tabasse et de chant crucifié. Prenez une grande inspiration en lancez-vous dans la tourmente.
Toute la force et la faiblesse de DGM se résument là. Car, passé la trentième seconde de ‘Fleesh and Blood’ et jusqu’au premier “tic-tac” de ‘Curtain’, j’ai presque l’impression d’écouter cinquante-quatre minutes quasi uniformes. Il y a tout de même le cinquième morceau, le titre album, qui joue de violons et de piano durant une minute, avant de recommencer à poutrer de tous les diables, et l’intro électro de ‘Turn Back Time’ qui offre une récréation à la déferlante métal progressive de DGM.
La prestation de Marco Basile, même s’il joue toujours la même partition, ne soulève aucune objection, poussant ses cordes vocales dans leurs derniers retranchements sans défaillir. Fabio Costantino, lui, ne reste jamais très longtemps sans jouer de la double pédale avec un style assez AOR (‘Surrender’). Les guitares de Simone Mularoni couinent entre deux riffs grincheux et élèvent le débat sur des soli magnifiques (‘Turn Back Time’). La basse de Andrea Arcangeli, souvent noyée dans la masse, surnage à quelques rares occasions qu’il faut savoir saisir, et selon les titres les claviers d’Emmanuele Casali se contentent de remplissage ou remontent à la surface (‘Fate’). Ici pas de mièvrerie à la Dream Theater, le morceau qui s’en rapproche le plus serait sans doute ‘Stranded’, vous voyez le genre.
Les infra basses du début, telle une démonstration de Dolby Surround Prologic, semblaient promettre une écriture tout en nuances mais, lorsqu’une heure après arrive l'unique instrumental quasi post-rock qui clôt l’album (‘Curtain’), encore emporté par l’énergie des neuf précédents morceaux, on peine à réaliser que ces claviers cinématiques sonnent la fin de la tempête. Tragic Separation n’apporte rien au genre, mais l’album, malgré une production perfectible, décrasse efficacement les oreilles grâce à la virtuosité des artistes. Un album aucunement indispensable mais qui mettra à coup sûr vos voisins en rogne.