Titres
Avec Escape Of The Phoenix, Evergrey va souffler le feu et la glace dans vos demeures. Le groupe de metal progressif suédois, après un The Atlantic absolument magistral et l’album de Satellites signé par leur chanteur et Vikram Shankar, revient en force, faisant vibrer les murs avec son metal dévastateur tout en vous émouvant sur les notes de piano de Rikard et le chant de Tom. Ne nous mentons pas, je suis sous le charme de la voix riche en pathos de Tom S. Englund, mais Evergrey ne se limite pas qu’au chant, il faut compter avec une musique puissante, dévastatrice parfois et capable de vous toucher avec quelques notes.
Maintenant que la trilogie débutée en 2014 avec Hymns For The Broken a pris fin en 2019 avec The Atlantic, Tom a eu le champ libre pour parler de sujets qui lui tenaient à coeur, une sorte de thérapie par l’écriture comme il le disait lors de la promotion de l’album.
Poussez les potentiomètres aux maximum, l’album s’écoute fort. Escape From The Phoenix explose littéralement les tympans dès son premier titre ‘Forever Outsider’. Evergrey frappe l’enclume, une approche nettement plus frontale que The Atlantic, qui fait mouche dès les premières secondes et qui donne le ton de l’album même si la voix de Tom S. Englund sert de barres de contrôle à ce cœur en fusion.
Des motifs électros font leur apparition avec ‘When August Mourn’ sans pour autant submerger le metal progressif, et si le piano et la mélancolie vous manquent après Silent Skies, rassurez-vous, Escape Of The Phoenix en propose également dans ‘Stories’ et plus encore dans ‘In Absence Of The Sun’. 'Dandelion Cipher’ mélange tabassage metal en règle et motifs électros énergiques avec quelques parenthèses vocales. Sur ‘The Beholder’, Tom a invité James Labrie, un titre metal progressif hanté de nappes électroniques, plus convenu comme le morceau ‘Eternal Nocturnal’.
Le titre album, à l’image de ‘Forever Outsider’ ou de ‘Dandelion Cipher’, attaque très fort avec force de double pédale continue, de basse trépidante et de claviers martelés, ne baissant jamais la garde, même sur le refrain aux accents épiques. Puis soudain, la tempête de feu s'apaise et Tom fait vibrer ses cordes sur un ‘You From You’ déchirant où Henrik livre un des plus beaux soli de guitare de l’album. ‘Leaden Saint’ assène alors une énorme claque metal, alternant puissance et pathos à la manière symphonique, un peu comme le titre final ‘Run’.
Après avoir écouté et réécouté l’album, ouvrez le livret aux couleurs de feu, lisez les textes parfois désespérés signés Tom et Henrik et reprenez l’écoute une nouvelle fois. La musique gagne en profondeur et la voix de Tom S. Englund vous bouleverse plus encore avec les mots.
Depuis Hymns For The Broken, Evergrey connaît une progression exponentielle qui les place aujourd’hui parmi les plus grands groupes de metal progressif actuels. Leur dernier opus est indispensable.