Titres
Blue
Eyesberg - 1979
Discographie : Blue octobre 2014 - Progressive Promotion Records
Line Up :
Georg Alfter : guitares, basse
Norbert Podien : claviers, batterie, programmation, chœurs
Malcom Shttleworth : chant
Invité : Ulf Jacobs à la batterie
C’est au cours du PPR Festival, qu’Oliver, patron du label, m’a fait écouter Eyesberg. Pas difficile, les titres passaient entre deux concerts en fond sonore alors que l’album n’en était qu’au stade de maquette. Il m’a fait comprendre dans son anglais aussi brillant que le mien, que ce groupe lui tenait beaucoup à cœur et qu’il était très heureux de les avoir dans son label. Il faut bien reconnaître que ce que j’avais entendu alors, avait titillé ma curiosité.
Quand le disque est arrivé, je me suis, malgré une actualité bouillonnante, jeté dessus pour une première et trop rapide écoute. Cette fois-ci je me pose dans le salon, avec des lumières tamisées, le CD, la chaîne et les enceintes Triangle pour un confort d’écoute optimum.
Eyesberg est un trio formé à la fin des années soixante-dix par Georg, Norbert et Malcom. Les morceaux datent de cette période également et il s’agit de leur premier album qu’ils pressent enfin après trente années, des titres retravaillés mais qui ne sont pas tout jeunes quand même, vous pourrez vous en rendre compte par vous-même. Pour l’enregistrement de Blue, Ulf Jacob, le batteur de Argos, est venu leur donner des petits coups de sticks au trio.
Du prog, néoprog, période Genesis avec Phil Collins, voilà le tableau un peu simplifié, mais l’idée est quand même là. Le chant de Malcom, haut perché, me rappelle celui de Phil et certaines mélodies ne sont pas loin de la période And Then There Where Three. Les claviers empruntent beaucoup aux sons du groupe mythique et pourtant je ne parlerai pas ici de cover, car le terme est un peu péjoratif et ne convient pas à leur travail.
Il faut que j’avoue tout d’abord que mon éducation progressive a débuté avec un premier achat aléatoire, And The There Where Three justement, et même si plus tard j’ai découvert avec délices la période Gabriel, Phil gardera une place toute particulière dans mon cœur. Eyesberg joue sur les deux périodes, n’hésitant pas à mêler du canterbury à du néoprog tardif sur le même album.
“Child’s Play” nous fait une entrée à la Songs From the Lions Cage de Arena avec ses claviers à la Nolan première époque avant que le chant ne vienne dans la danse. Le titre sonne fin de 80’s, une musique qui a un peu mal vieilli, c’est rythmé, clinquant et pas réellement en phase avec les paroles de la chanson, bref, ça démarre bien mal. Mais “Epitaph”, qui va chercher son inspiration un peu plus tôt dans le temps, trouve soudain grâce à mes oreilles, nous ne sommes pas si loin du bon vieux Genesis de mon enfance remis au goût du jour. Un très beau titre. “Closed Until The Resurrection” concentre sur six minutes trente beaucoup d’idées un peu lancées en vrac, suivre le fil conducteur de la pièce n’est pas de tout repos et je me demande s’ils savaient vers où ils voulaient aller en l’écrivant. Le résultat est déconcertant, un peu bordélique, avec des passages magiques et quelques sacs de nœuds inextricables.
Quand Malcom fait son Phil malheureux, cela donne “Winter Gone”, et cela fonctionne très bien, à condition d’aimer le genre Face Value. On parle ici de pop, mais pourquoi pas, je n’ai jamais rechigné devant un bon Phil Collins de temps à autre. Du folk sur Blue ? vous aurez tout entendu. Voici “Inquisive” qui avec ses flûtes joyeuses et dansantes apportent un air folk dans un titre assez genesien, bien après l’ère raélienne. Le mélange est surprenant, inédit même à ma connaissance sous cette forme, pourquoi pas. “Feed Yourself” est le grand morceau de cet album avec plus de huit minutes. Eyesberg aurait joué un medley de Phil Collins et Genesis période Gabriel que le résultat n’aurait guère été différent, la pièce est un pur régal !
La basse de Georg est bien présente sur l’album, un peu plan-plan d’ailleurs, mais vous l’entendrez particulièrement sur ce très bref et énigmatique instrumental “4-2-F” qui débute sur des claviers. “Faces On My Wall” retourne au prog classique paisible avant d’exploser lors de la présentation des portraits de famille, long passage instrumental pour le groupe et après un dernier couplet, la tension retombe, pas mal. Du Genesis période “Domino”, voici “Porcelain”, le titre est bien fait si vous supportez encore cette façon de jouer, très rythmé, AOR avec un refrain facile, commercial quoi. Par contre je préfère passer “If I Told You The Truth”, c’est un peu le naufrage, cela se joue sans doute à peu de choses, le choix des claviers, un enchaînement, mais le résultat est là et est calamiteux, on vire du côté obscur. Deep Purple s’invite une minute sur “S II” avant de laisser des claviers se lancer dans un solo. Trois minutes quasi instrumentales.
“Detachement And Replacement” nous ramène en plein Arena et son “Crying For Help”, enfin, je l’entends ainsi, autant dire que ce n’est pas de première jeunesse, mais les titres non plus ne le sont pas alors bon.
Blue est un album inégal surgit du passé avec de très bons titres et d’autres à éviter. Le groupe fait un exercice de funambule délicat, entre prog classique et néo, entre du Phil Collins et du Gabriel ou du Arena, des fois cela passe, des fois ça casse. Ce serait bien que le trio se remette à composer, se libérant un peu des influences passées pour aller de l’avant car à l’écoute de “Epitath”, “Feed Yourself” ou “Faces On My Wall”, on se rend bien compte qu’ils ont un bon potentiel.
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Trailer :