Titres
Formation en 1990
Fish sort un EP et personne n’en parle ! Sérieusement ? Bon d’accord, ce n’est qu’un EP, mais il contient tout de même trois nouvelles pièces studio et quatre titres live.
William Derek Dick, quand il sort de son potager luxuriant pour devenir Fish, compose son ultime création au nom barbare, Weltschmerz, un double album que cet EP va financer pour partie. Cher à l’achat, l’EP ne décevra pas cependant avec près d’une heure de musique dont plus de la moitié est inédite.
Le digipack minimaliste ne comporte pas les textes des trois nouveautés mais vous pourrez les retrouver sur Youtube. A la place vous découvrirez une diatribe de Fish - il est très bavard ce diable d’écossais - racontant le pourquoi du comment de cet EP qui ne devait être qu’un single à l’origine.
Nous ne parlerons pas des morceaux live, allez plutôt écouter l’artiste lors de sa tournée. Vous entendrez ‘Circle Line’, ‘State Of Mind’, ‘Voyeur’ et ‘Emperors Song’, tous quatre enregistrés en public le 15 septembre 2017 à Londres.
Restent trois pièces tout droit sorties du studio, encore chaudes et croustillantes : ‘Man With A Stick’, ‘Waverly Steps’ et ‘Little Man What Now’.
‘Man With A Stick’, la plus courte des trois, est une pièce linéaire rythmique, où le chant de Fish, la batterie de Dave Stewart et les percussions de Lian Bradley en sont la colonne vertébrale avec un refrain on ne peut plus dépouillé : “Man With A Stick” repris deux fois. Guitare reverb, quelques claviers et les voix de Fish et Doris Brendel, le titre s'apprivoise rapidement pour ne plus vous lâcher.
‘Waverly Steps’ pourrait faire songer à un classique de l’artiste avec guitare et basse discrètes sur le chant, un classique de plus de treize minutes tout de même, mais soudain trombone, trompettes et cors transfigurent le titre jusqu’alors trop confortable. Une version très cuivrée des habituels arrangements du poisson qui nous changent agréablement de la routine, sans parler des guitares de Steve Vantis et Robin Boult qui, sur la fin, pimentent la sauce.
Mais mon morceau préféré se nomme ‘Little Man What Now’, dix minutes de Fish avec saxophone, piano et ensemble à cordes. Un titre qui fait écho à son premier album solo de bien des façons avant de s’envoler dans les deux dernières minutes. Je retrouve la puissance émotionnelle du grand Fish porté par une musique sobre et belle à la fois.
Après avoir dégusté ces trois pièces, je me prête à rêver que tout Weltschmerz sera du même niveau. Un double album de cette pointure serait le clou de sa carrière, parfois chaotique, parsemée de chefs-d’oeuvre comme Misplaced Childhood, Vigil In A Wilderness of Mirrors ou A Feast of Consequences.