Titres
Formation en 2007
La musique est souvent affaire d’humeur. Certains titres se révèlent immédiats, universels, d’autres exigent un certain état d’esprit pour les apprécier à leur juste valeur. Après avoir été séduit par Bronze en 2016, mes premiers pas de danse avec Great Escape furent très laborieux. Cela tient sans doute aux atmosphères post rock dépressives qui hantent une grande partie de ce nouvel album de Crippled Black Phoenix. Sur les onze pistes, trois se jouent sans chant (‘You Brought It Upon Yourselves’, ‘Uncivil War pt I’, ‘Slow Motion Breakdown’). Un peu post rock, stoner, western, floydien, donc inclassable, Great Escape possède cependant une grande unité sonore, construisant des atmosphères propices à l’introspection.
L’album démarre lentement, dépressif avec ‘You Bought It Upon Yourselves’ sur des accents post rock cinématiques et des personnes qui vous parlent comme dans un documentaire. Puis la musique s’éveille progressivement sur le stoner americana ‘Madman’, devenant contemplatif avec ‘Times, They Are A Raging’, une longue pièce de douze minutes qui cède la place à l’étonnant ‘Rain Black, Reign Heavy’ qui figure parmi les morceaux les plus fascinants de Great Escape grâce à la voix de Belinda Kordic, les notes d’accordéon, la trompette de Helen Stanley et son côté indéniablement western.
Vient ensuite la colère dans ‘Slow Motion Breakdown’ et le ‘Las Diabolicas’ pour laisser place à la lumière avec le très floydien ‘Great Escape pt II’.
Pour les gens pressés, Great Escape souffrira de longueurs - soixante treize minutes tout de même - la faute à ‘Time, They Are Raging’ et un ‘Great Escape II’ qui auraient pu être plus brefs. Ma première mauvaise impression passée, Great Escape aura fait plus vibrer mon âme que Bronze même si les deux albums ne s’écoutent pas de manière similaire.