Titres
Formation en 2007
Les préhistoriens le nomme l’âge de bronze. Quatre mille ans avant notre ère, l’invention de cet alliage bouleversa la culture des tribues nomades. Sédentarisation, débuts de l’agriculture, conception d’outils, d’armes en métal, un âge de prospérité, de beauté et de guerres commençait.
Le nouvel album du collectif Crippled Black Phoenix reflète tout cela. Un alliage musical de dix morceaux mélancoliques en forme d’exorcisme aux démons dépressifs de Justin Greave, fondateur du groupe.
Tenter de ranger Crippled Black Phoenix dans une case serait vain. D’autres s’y sont essayés avant moi sans succès. Blues, stoner, doom, progressif, psychédélique, pop, tout leur convient pour quelques secondes. Alors plutôt que d’ergoter sur leur étiquette, parlons de leur musique.
“In the beginning there was darkness…” ainsi commence Bronze sur du cinématique à la Vangelis. Ce premier titre, ‘Dead Imperial Bastard’ ne reflète pas la suite de l’album qui explore une multitude de genres. Pour preuve, ce virage blues avec ‘Rotten Memories’, revenant aux fondamentaux de la musique rock. A l'extrême opposé, ‘Champions Of Disturbance’, en deux parties, nous convie tout d’abord à une transe instrumentale post rock psychédélique de quatre minutes, avant de se lancer dans un rock rythmé aux parties vocales dignes de ‘Welcome To The Machine’. Et que dire de ‘Turn To Stone’, un hard rock vintage où David Jonson prête sa voix pour l’occasion, un titre qui s’impose sans troubler l’harmonie de l’album. La trompette de Robert Holm hante quelques titres comme ce ‘Scared And Alone’ avec Belinda Kordic au chant. Une pièce lente qui me met mal à l’aise à chaque écoute, belle, solennelle et torturée. Enfin, impossible de passer sous silence ‘Winning A Loosing Battle’, la plus longue et plus étrange pièce de l’album. Deux parties post métal chantées qui encadrent une longue section instrumentale expérimentale.
Bronze se pose comme un album tout en nuances, à la frontière de nombreux genres. Crippled Black Phoenix tisse des atmosphères sombres, parfois lourdes comme une chape de plomb, rock, métal, progressives, inclassables qui vous plongent pendant près de soixante dix minutes dans un monde à part.
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