Titres
Formation en 2014
Simon Lavoie [chanteur], Ludovick Daoust [clavier], Steven Cope [batteur], Tommy Fradette [bassiste], Vincent Bruneau [guitariste]
Depuis quatre ans, cinq artistes de Montréal arpentent les scènes, jouant un metal progressif à la Dream Theater. Après un premier album, The Human Paradox en 2016, ils reviennent avec un EP quatre titres, Prelude To An Impending Outcome.
Lorsqu’un jeune groupe se revendique de Symphony X, Periphery ou Dream Theater, cela signifie que la musique sera technique, metal et progressive, avec abondance de claviers, de guitares, une rythmique agitée et une belle voix. Fractal Cypher correspond à peu de chose près à cet archétype très répandu. Plus pêchus que Dream Theater et plus sages que Symphony X, ils ne proposent cependant rien de bien neuf sous le soleil, à part de timides touches jazzy.
‘Coming Back To Life’ est un titre de dix minutes dans la lignée des ballades de Dream Theater, même dans les intonations de Simon le chanteur. Steven, un batteur de bon niveau, n’arrive cependant pas à la cheville de Mangini ou de Portnoy, surtout au niveau de la fluidité de jeu. Le morceau s’écoute mais ne possède rien de transcendant non plus, restons lucides, alors que ‘The Grandeur Of It All’, plus inventif, plus technique également, éveillera sans doute votre intérêt. Après une ouverture jazzy au piano, la pièce explore un bon vieux heavy prog doublé de metal progressif nettement moins propret sur lui que le précédent morceau. Fractal Cypher vire au Symphony X décomplexé avec un déferlement de batterie, de claviers et les soli de guitares affolants de Vincent. Bien entendu, si le démonstratif vous donne la nausée, coupez tout de suite.
‘From The Above And To The Stars’ poursuit tout en poutrage, souvent dominé par la basse de Tommy, un refrain latino et beaucoup d’emphase. Rien de franchement révolutionnaire encore une fois, mais du bel ouvrage et un final tout aux claviers de Ludovick.
Ma bonne surprise vient de ‘Red Lady’. Même si ce n’est pas le titre du siècle, la musique échappe pendant quatre minutes au carcan metal prog, proposant une mélodie dansante, plus proche de Maschine que de LaBrie et cie avant de retomber dans le cover.
Nos cinq québécois posséderaient de sérieux atouts pour séduire avec une belle technique, des mélodies bien ficelées si de trop nombreux groupes avant eux n’avaient déjà composé des œuvres similaires. Espérons qu’ils se jetteront dans le vide pour voler de leurs propres ailes bientôt, mettant la technique au service d’une musique plus originale.