Titres
Yann Ligner [chanteur], Guillaume Bernard [guitariste], Aldrick Guadagnino [guitariste], Florent Marcadet [batteur], Jean Etienne Maillard [bassiste], Matthieu Metzger [clavier,saxophone]
Cinq années après sa formation, le groupe Klone sortait un troisième album metal qui marquera les débuts de sa carrière. Nous sommes en 2010 et la merveille s’appelle Black Days. Onze morceaux, un pur concentré de metal et de growl à la rythmique tribale, bourré de testostérone qui tranche avec le Klone que nous connaissons aujourd’hui.
Les musiciens étaient jeunes et leur album s’adressait plus à un public metalleux averti qu’aux babas cool des seventies. Pas de Flower Power au programme, mais des riffs épais et du chant crié. Il y a de la rage, du doom et du hard rock dans Black Days.
La voix rugueuse de Yann associée à la batterie tribale de Florent et les riffs nerveux de Mika et Guillaume donnent le ton de l’album dans ‘Rite Of Passage’ qui débutait pourtant par des sonorités indiennes sur des notes éparses de cithare. Nous plongeons en plein metal alternatif où les guitares se font occasionnellement post-rock. Un peu Tool, Porcupine Tree, la chose est puissante et torturée comme le dérapage à six cordes qui clôture la pièce.
Derrière son apparente façade frontale (‘Rite of Passage’, ‘Spiral Down’, ‘Hollow Way’) se cachent des titres nettement plus subtils (‘Immaculate Desire’, ‘Behold The Silence’ et la reprise de Björk ‘Army Of Mercy’). Le metal emprunte au doom (‘Danse Macabre’, ‘’Spiral Down’), au stoner (‘Hollow Way’), au rock (‘The Spell Is Cast’) et à de multiples influences parmis lesquelles Tool, Porcupine Tree, Opeth. ‘Close Season’ est le seul instrumental de l’album, un titre court, dans la continuité du final angoissant de ‘Immaculate Desire’. La pièce offre une courte trêve au growl présent dans presque tous les titres même si le chant clair fait quelques apparitions appréciées (‘Give Up The Rest’, ‘Immaculate Desire’, ‘Dans Macabre’, ‘Behold The Silence’ et ‘Army Of Me’).
La ligue du growl pourrait s’offusquer de la brutale mutation de la voix de Yann mais aussi surprenant que cela puisse sembler, Black Days posait les fondations d’albums comme Here Comes The Sun et Le Grand Voyage. Ici l’émotion n’est que rage bouillonnante et les guitares débordent de distorsion mais la musique de Klone est bien là et Black Days est un excellent album.