Titres
Formation en 1998
Gédéric Byar [guitariste] jusque 2020, Vincent Barnavol [batteur,percussions], Romain Thorel [clavier], Claude Leonetti [léode], Dominique Leonetti [chanteur,guitariste], Arnaud Beyney [guitariste] depuis 2020
Harmonium inventait en son temps la cinquième saison. Lazuli nous propose au printemps la huitième. Les artistes endossent à nouveau leurs costumes de scène, reprennent leurs rôles, poursuivant les épisodes d’un récit entamé vingt ans plus tôt avec Mater les couleurs. Huit saisons comme leurs huit albums studio et les huit pièces qui composent le tout dernier.
Durant le grand chamboulement qui précéda 4603, nos gardois durent se réinventer pour exister à nouveau et faire battre nos coeurs. Chaque album, depuis, apporte d’infimes changements, de quasi imperceptibles mutations qui, après quatre saisons et et deux films deviennent plus tangibles. Si nos âmes saoules portait en lui la colère de Dominique, cette dernière saison inaugure une nouvelle écriture empreinte de nostalgie (‘J’attends Un Printemps’, ‘Mes Amis, Mes Frères’) et quelques prises de positions bien tranchées dont la plus belle est certainement ‘Les Côtes’.
Si les musiciens restent fidèles au groupe comme les instruments joués, la musique évolue. La léode de Claude impose moins ses accords caractéristiques, les claviers de Romain accompagnent plus qu’ils ne dirigent, laissant de l’espace pour les percussions de Vincent et les notes de guitares de Gédéric et Domi. Une musique, parfois dépouillée, qui sied à la voix haute de Dominique.
Ecologie, souvenirs, migrants, protection des animaux, enfance, genre humain, médias, les états d’âme de notre poète se déclinent en pièces progressives (‘Les Côtes’), folk (‘Mes Semblables’), acoustiques (‘Les 4 Mortes Saisons’) ou plus rock (‘Mes Amis, Mes Frères’). Lazuli s’essaye également à de nouvelles compositions dans ‘J’attends Un Printemps’ avec des sonorités de violoncelle mêlées au piano, ou bien avec ‘Les Côtes’ qui sonne comme une BO d’un film de Tim Burton.
La plume de Dominique trace, sur le livret qu’il a illustré, ses plus belles rimes dans ‘Un Linceul de Brume’, ‘Les Côtes’ et ‘Les 4 Mortes Saisons’. Si la ‘Chronique Canine’ véhicule un message fort, sa plume s’est un peu émoussée, à trop appuyer sa colère sur le parchemin. L’autre petite déception vient d’une production sans doute perfectible lorsque l’on cherche la petite bête au casque.
La huitième saison de Lazuli m’apparaît comme la plus belle de toutes. Elle arrive en même temps que la douceur et nous invite à sortir de nos maisons pour aller à leur rencontre quel que soit l’endroit où ils joueront. Lazuli nous prouve, une fois encore, qu’il reste le grand groupe de rock progressif français qui rassemble un public émerveillé de sept à soixante dix-sept ans. Saison 8 ne sera certainement pas l’automne du groupe, mais plutôt un printemps resplendissant qui annoncera un été radieux.
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