Titres
Formation en 2001
Einar Solberg [chanteur,clavier], Tor Oddmund Suhrke [guitariste], Øystein Landsverk [guitariste], Baard Kolstad [batteur], Simen Daniel Børven [bassiste]
Les norvégiens de Leprous se sont imposés au fil des années comme une figure incontournable du renouveau du métal progressif. La révélation vint de Bilateral en 2011, la consécration, deux ans plus tard, avec Coal. Même si leurs performances live restent très inégales, particulièrement la voix de Einard certains soirs, le quintette fait partie des groupes que je suis fidèlement depuis quelques albums. The Congregation m’avait un peu déçu avec son aspect très rythmique devenant assourdissant en concert alors que Coal était tout aux vocalises du chanteur. Malina, leur nouvel album, se présente comme un compromis. Il revient vers Coal, glisse des touches électro dubstep et s’essaye également à la musique lyrique. Le métal s’efface notablement avec peu de poussées de testostérone, et la plus longue des onze pièces n'excède pas sept minutes trente.
Lorsque le groupe est entré en studio, les cinq artistes n’imaginaient pas où les conduirait leur musique, à ce son très organique qui contribue beaucoup aux émotions qu’il éveille en moi. Deux morceaux sortent du lot, sublimant la voix de Einard : ‘Malina’ et ‘The Last Milestone’ dans un mélange baroque électro métal progressif. Des titres qui perturberont probablement la frange la plus dure de leur auditoire métalleux mais qui constitue une part de l’innovation de Malina. Des arrangements au violoncelle de Raphael Weinroth-Browne que l’on retrouve également dans ‘From The Flame’, ‘Coma’, ‘Stuck’ et qui donnent une certaine religiosité à leur musique.
Outre ‘Malina’ et ‘The Last Milestone’, des pièces hors normes dans un album de métal progressif, baroques, mystiques, envoûtantes, Leprous, avec un titre comme ‘From The Flame’, brise les codes. Une basse continue façon vielle à roue, les guitares de Tor et Oystein qui jouent des notes presque folk sur les couplets avant qu’une corde de la basse de Simen, dans les infrasons, ne lance un refrain métal progressif à tomber par terre.
Le groupe revient en terrain plus connu avec un '‘Captive’ très rythmique sur un chant énergique et tendu, ou avec ce ‘Leashes’ qui renoue avec les choeurs de Coal.
Que dire de ‘Bonneville’, sa batterie subtile, ses guitares limpides, le chant fragile “I’m drifting, I’m drifting” et qui soudain explose en claviers, basse torturée. Le titre parle immédiatement à l’âme sans passer par la case cerveau. Il y a ce ‘Stuck’, très rythmé avec un Board éblouissant, un morceau tournant autour d’un refrain d’excellente facture: “I’m stuck on mountains” et qui s’offre un break électro claviers/basse sur lequel s’invite le violoncelle de Raphael. ‘Illuminate’ pourrait même sonner sous les stroboscopes des boîtes, du métal électro savamment dosé au refrain accrocheur dans lequel Einard use d’orgues vintages sur une rythmique appuyée diablement efficace.
Ave Malina, Leprous réinvente le métal progressif, proposant une musique organique où le violoncelle côtoie l’électro, la basse et les guitares sur fond de claviers parfois vintages. Einard pousse sa voix dans ses retranchements tel un Farinelli, quitte à ne pas le gérer en concert. Avec de sublimes refrains, le groupe réussit un juste équilibre entre tube et musique élaborée, juste ce qu’il faut pour séduire un grand nombre. Les progueux, metalleux et un plus large public devraient se retrouver sur cet album au son magnifique. Coal m’avait ébloui, avec Malina les mots ne suffisent plus.
Facebook : https://www.facebook.com/leprousband/
Vidéo :