Titres
Formation en 1986
Mystery, pilier du néo-progressif québécois, après une tournée qui les faisait passer en France et juste avant de brûler les planches à la Loreley, sortaient un nouvel album, Lies and Butterflies.
Une femme traverse une avenue déserte de Montréal sur un passage protégé. Le vent lui souffle de face, véhicule son lot de mensonges sur des pages de journal qui tourbillonnent dans l’air et se plaquent sur le visage de la passante. Lies and Butterflies.
Il ne s’agit pas d’un live, contrairement à ce que pourraient suggérer les applaudissements au début du premier titre et les photos prises lors de concerts qui illustrent le livret. Lies and Butterflies est bien un nouvel album studio, sept titres dont deux d’entre eux, ‘Looking for Something Else’ et ‘Chrysalis’, ouvrant et clôturant respectivement le CD, dépassent le quart d’heure réglementaire.
Les ressorts de Mystery sont la guitare de Michel St Père, la voix haute de Jean Pageau et les claviers symphoniques de Antoine Michaud. Lies and Butterflies pose de nombreuses questions sur l’existence, notre devenir, le sens de la vie, la solitude au fil des morceaux sans apporter de réponse, un peu comme leur musique très symphonique, sans aspérité, sur laquelle on peine à trouver prise. De belles mélodies où l’on retrouve Pink Floyd (‘Come to me’), les Beatles (‘Something to believe in’), Arena dans le refrain de ‘Dare to Dream’ et une basse funk et un piano jazzy sur ‘Where Dreams Come Alive’. A l’aide de ses délicates ailes, le papillon de ‘Chrysalis’ s’élève. La magie de Mystery opère avec quinze minutes de très haut vol, plus metal progressives que néo symphoniques, grâce à la basse de François, la batterie nerveuse de Jean-Sébastien et les deux guitares de Michel et Antoine, où dans leurs riffs pointe un air d’ ‘Abacab’. Sur ce titre, les musiciens soufflent le chaud et le froid, les claviers passant en retrait pour une fois. Mais Mystery ne serait pas Mystery sans ses refrains, et ici, ils nous gâtent avec “You were born to fly butterfly…” accompagné à la guitare acoustique et ébauché au piano lors de l’ouverture du morceau. Rien que pour cette merveille qui s’extirpe de son cocon, Lies and Butterflies est indispensable.
Les cinq premières pièces du nouveau Mystery gagneront sans doute un peu de mordant en live et séduiront assurément les amateurs de néo prog symphonique. Mais qui résistera à la puissance émotionnelle véhiculée par ‘Chrysalis’ et la beauté de ‘Where Dreams come Alive’ ?