Titres
Formation en 2000
Dissolution en 2015
Jean-Pierre Louveton [chanteur,guitariste], Guillaume FONTAINE [clavier], Jean-Baptiste Iter [batteur], Olivier Long [bassiste]
Il s’agit peut-être du dernier album de Némo, groupe de la scène progressive française qui, depuis quinze ans, marque sa différence avec des textes engagés et une musique sans compromis. Après le départ du précédent bassiste et la sortie dernier album solo de Jean-Pierre qui a remporté un beau succès, l’envie de poursuivre l’aventure de Jules Verne faiblissait. Coma clôturera peut-être la carrière du Capitaine. Pour finir, il fallait marquer le coup: une édition deux CD et vinyles, un artwork magnifique signé Stan W Decker, voyage Vingt Milles Lieux Sous Les Mers.
Les instruments occupent une grande place dans les mélodies de Némo, Coma ne déroge pas à cette règle. La guitare de Jean-Pierre et les claviers de Guillaume envahissent l’espace sonore, rythmés par la batterie de Jean-Baptiste. Le ton de Coma est encore plus rock avec une gratte rugueuse, des claviers 70’s et une batterie nettement moins jazzy que d’ordinaire. Némo ne renonce pas pour autant à nous surprendre, incluant des éléments folks et même orientaux sur ‘Comaïne’. Un seul instrumental prend place sur la galette, ‘Saint-Guy’ comme la danse du même nom qui renoue avec la fusion pêchue pendant plus de huit minutes.
La production ne m’emballe pas outre mesure, sans que j’arrive précisément à mettre le doigt sur ce qui me dérange si ce n’est une batterie trop forte. Le Ver Dans Le Fruit était assurément mieux réalisé.
‘Le cœur des mortels’ ouvre Coma sur un long instrumental où les riffs endiablés de JP secoués de crash et de caisse claire laissent entrevoir une mélodie folk au piano. La voix s’invite après plus de quatre minutes. La musique reste la dominante avec Lionel qui nous livre un magnifique passage de basse solo. Lionel ? Oui car Coma connaîtra trois bassistes, Jean-Pierre, Olivier, titulaire du poste, et enfin Lionel.
Coma nous parle du miroir aux alouettes qu’est notre vie, de la misère du métro boulot dodo, de ce ‘Train Fantôme’ qui nous conduit chaque jour à notre absurde labeur. Un texte moins révolté que d’autres, qui constate, passif, notre misère perpétuelle. ‘Train Fantôme’ aux accents très rock par moment, fait partie de mes préférés, pour le texte comme pour la musique.
‘Comaïne’, c’est la dose qu’il nous faut pour supporter ce cycle infernal. Mélange de folk celtique et oriental saupoudré de rock bien trempé, c’est le titre le plus court de l’album avec ‘seulement’ six minutes de musique.
‘Saint-Guy’ prend un long élan pour décoller avant de rejoindre la stratosphère du jazz fusion qui nous faisait cruellement défaut jusqu’à présent. Le piano et l’orgue brillent alors que la guitare hurle. Basse et batterie se répondent, cette fois Olivier tient le manche. A mon humble avis, nous tenons ici le meilleur titre de l’album.
‘Tu n’es pas seul’, la moins instrumentale des six pièces, est également la plus calme. La section rythmique est assez pauvre, et malgré un superbe solo de guitare et une belle intro, le titre peine à convaincre.
La vie, vue comme un long coma, dont seule la mort nous libère, telle semble être la conclusion de cet album. Le piano s'envole sous les doigts de Guillaume, la guitare de Jean-Pierre attaque des accords nerveux et la rythmique nous surprend avec force variations. A 8’17’’, un accord à la six cordes après quelques notes de piano me hérisse un peu, mais à force d’écoute on l’oublie. N’empêche que ‘Coma’ peine à m’emballer.
Tout ne s’achève pas ici, car pour les petits veinards dépensiers, il existe un second disque avec trente cinq minutes supplémentaires: ‘Rat Bat Blue’, ‘Ten Years Gone’, des reprises quoi, et enfin ‘La Divine Comédie’ en trois actes, ‘Six Pied Sous Terre’, ‘Entre Deux Rives’ et ‘Sans Voix’, le plus qui ne vous fera pas regretter le petit effort financier supplémentaire. C’est cette édition qu’il faut posséder si vous voulez mon avis.
Je sais, il s’agit du dernier Némo, mais ce n’est pas une excuse pour se mentir, je n’accroche pas, plus exactement je ne rentre pas dedans. Cela me fait d’autant plus de peine que je suis devenu fan du groupe sur le tard. Outre une prod peu flatteuse, la froideur des abîmes règne sur ces six morceaux que l’émotion semble avoir déserté. Même l'ébouriffante virtuosité semble en retrait. La folie s’est évanouie. Cela ne fait pas de Coma un mauvais album, très loin de là, il reste toutefois un cran en-dessous de bien d’autres, dont le précédent. Dommage de ne pas finir sur un feu d’artifice.
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