Titres
Formation en 2016
David Zmyslowski [chanteur,guitariste,bassiste,clavier], Camille Desmartin [bassiste], Luc Rivet [guitariste], Victor Souilhat [batteur]
Invités :
Guillaume Fontaine: claviers
Jean Pierre Louveton: chant
Fait assez rare pour être souligné, je chronique aujourd'hui un album de prog français. Je dois bien avouer que je suis assez habitué à l'anglais, et donc écouter un album 100% français, y compris les paroles, est un exercice qui me change agréablement.
Opale est le nouveau projet de David Zmyslowski, que les fans de prog hexagonal connaissent bien, puisque David a officié à la guitare au sein de la formation Nemo jusqu'en 2012, et créé ensuite Element V, groupe qui s'est produit pendant trois ans. S'il était encore besoin de le rappeler, Opale est basé dans un endroit connu des adeptes du prog français, Le Puy en Velay, en Haute-Loire. Certains connaissent cette bourgade comme une étape (ou un départ) sur le chemin de Compostelle, d'autres viennent en pèlerinage en Haute-Loire, terre de Jean-Pierre Louveton, pour assister au Festival Quadrifonic, initié par le leader de Nemo en 2015, et qui fait bien sûr une apparition chantée sur ce court album totalisant une grosse demi-heure.
L'album commence dans une ambiance mystérieuse, avec des crissements de cordes frottées, et part ensuite après quelques coups de boutoir énergiques de batterie qui me rappellent les salves introductives de Blind Ego ('A place in The Sun'). Cette première partie instrumentale d'Immensité révèle des guitares accrocheuses, d'une excellente production, et desquelles il s'en dégage une énergie communicative. La seconde partie révèle le chant de David, sur des paroles assez noires, après encore une fois de beaux accords introductifs de cordes. Ce premier titre éponyme en deux parties révèle la quintessence de cet album, à savoir des guitares qui font la majeure partie du boulot, ce qui se confirme dans les titres suivants, c'est vraiment très bon. Quelques nappes de claviers, un solo de guitare et l'on ne voit pas passer ces dix premières minutes très agréables.
Les titres suivants amènent leur lot de bonnes surprises au gré des différentes sections musicales de rock bien balancé: une basse qui prend la main, une guitare qui pousse un cri de sirène ('Sans foi ni loi'), un clavier introductif dont la sonorité me renvoie à mon adolescence et à ce fameux 'Jump' de Van Halen, ou dont les accords bien sentis se coulent parfaitement sans le flux musical ('Dans la poussière'). 'Le vide', dernier titre mettant en exergue la guitare sèche, se retrouve dans des eaux plus calmes même si la seconde partie se corse et se tend un peu plus
De l'énergie, des guitares qui claquent, une belle alternance de rythmes. Ca c'est pour le côté positif. Pour le côté un peu moins sympathique de cette chronique, mon impression est que l'album s'étiole au fur et à mesure des titres. Et le chant de David, qui ne semble pas poser de problème au début, trouve ses limites décelables au troisième titre. C'est assez difficile à définir, mais il me semble que le chant n'est pas assez détaché et a du mal à trouver ses marques sur la musique. Sûrement à l'origine une scansion qui devrait être plus nette, et des syllabes qui trainent un peu en fin de phrase. Le dernier titre pourra enfin sembler à certains un peu long, avec un chant manquant de relief.
On peut donc scinder la note d'appréciation de cet album en deux: une bonne première appréciation pour le côté rock accrocheur et énergique, et une seconde moins bonne pour le chant et les paroles. Que cela ne vous arrête pas d'écouter cet album, la critique est facile, l'art sans aucun doute un peu plus difficile.
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