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Juggernaut: Omega
Periphery - Juggernaut: Omega
Titre : Juggernaut: Omega
Groupe : Periphery
Sortie : 2015
Label : Century Media Records
Format : CD
Genre : Metal progressif

La chronique note de la chronique
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Titres

  • Reprise
  • The Bad Thing
  • Priestess
  • Graveless
  • Hell Below
  • Omega
  • Stranger Things

Formation en 2005

Misha Mansoor [], Jake Bowen [], Adam "Nolly" Getgood [], Matt Halpern [batteur], Spencer Sotelo [], Mark Holcomb []



Ambitieux projet que ce Juggernaut, séparé en deux albums, Alpha et Omega. Cela faisait un moment que cela trottait dans la tête du leader de Periphery, le guitariste Misha Mansoor. Le genre de plan qui peut vous faire penser que le gars a le melon et faire se déchaîner le chroniqueur acariâtre ! Eh bien, pas du tout, et le moins que l’on puisse dire, c’est que le pari est réussi pour cette troisième livraison de nos petits gars du Maryland.
Car en effet, c’est quasiment depuis la sortie de leur premier album éponyme en 2010 que Misha et les siens – le groupe a évolué autour de lui – tentent de donner vie à ce Juggernaut moderne. Quand un groupe mélangeant allègrement métal progressif et djent donne dans le rouleau compresseur, tel ce char métaphorique des processions hindouistes qui écrase tout sur son passage, il est urgent de commencer à trembler !

Periphery

Et on tremble, mais de bonheur… Si Alpha et Omega sont un peu le jour et la nuit, le yin et le yang, le côté lumineux et le côté obscur de la Force, en fait on trouve un équilibre, une harmonie entre ces deux faces, à tel point qu’il est difficile de préférer l’une à l’autre. Si le premier disque s’intéresse à la naissance et au développement du personnage principal de ces deux opus, le second s’attache aux circonvolutions, expériences et errements du protagoniste entre le bien et le mal, le vrai et le faux… Oui, Omega est sans doute un peu plus sombre et violent que Alpha. Néanmoins, les deux albums forment un tout homogène qu’il est bien difficile de séparer. Les alternances des ambiances des morceaux, comme à l’intérieur des morceaux également, font qu’il n’est nulle monotonie à l’écoute de cette somme musicale. Ce qui surprend le plus, sans doute, c’est la capacité de ce groupe à faire du métal djent à la Meshuggah (dès le deuxième morceau de Alpha, "MK Ultra") où la huit cordes est reine, du métal progressif à la Dream Theater (écoutez, par exemple, la structure de "Heavy Heart" ou les ambiances de "The Scourge"), mais aussi à mettre un côté catchy, plutôt pub-rock à la Biffy Clyro (le tubesque "Alpha") ! Et le tout avec une identité propre, due tout autant à des instrumentistes hors pair (l’instrumental "Four Lights" en est une preuve au hasard) – car si on entend d’abord les trois guitaristes, la section rythmique est époustouflante – qu’à un chanteur exceptionnel. Spencer Sotelo a en effet du Trent Razor, du Mike Patton ou du Brandon Boyd (Incubus) dans la voix ("Stranger Things", sans doute mon titre préféré). Mais il est également capable de vous sortir un growl d’outre-tombe ("22 Faces", "Graveless", "Hell Below") ou un passage technique jazzy à la Joe Jackson ("Priestess")… ou de mélanger les deux ("Rainbow Gravity" est un excellent exemple de ce mélange atypique, avec en plus un sublime solo de guitare).

Periphery

Les fans de métal progressif ne seront pas en reste en écoutant ces deux albums, d’abord parce qu’il est conceptuel, également parce qu’il y a des rappels de passages de morceaux un peu partout ("Reprise", évidemment !), et ensuite parce que certains morceaux sont des perles du genre : "Psychosphere", "The Bad Thing", ou le sublime "Omega" et ses presque douze minutes, titre qui renferme la quintessence de ces deux albums.
Bon, certains de nos lecteurs n’y trouveront sans doute pas leur compte. Ce à quoi je leur rétorque qu’un réfractaire au growl comme je le suis adore ce diptyque musical parfois hurlant, mais toujours puissant. Qu’ensuite, alors que les dinosaures du genre ont tendance à l’hibernation, à la redite et à la démonstration un peu agaçante, les ricains de Periphery ont une pêche, une qualité de composition et une finesse d’interprétation à vous réveiller une bande de mammouths, justement ! Alors, si vous ne voulez pas rester figés dans la glace, il va falloir vous y mettre… Ajoutez-y la qualité des visuels (ah, toutes leurs pochettes sont splendides et la vidéo de "Alpha" est magnifique – vous y comprendrez d’ailleurs un peu plus l’idée qui sous-tend ce Juggernaut), et vous commencerez à comprendre pourquoi certains groupes dits majeurs du métal progressif le plus technique et le plus énervé feraient bien de se méfier : ils risqueraient bien de tomber de leur piédestal !
Periphery sera en concert à La Cigale, à Paris, en première partie de Devin Townsend le 5 mars, un concert qui affiche déjà complet. Quelque chose me dit que cela risque d’être mémorable pour celles et ceux qui auront la chance d’assister à cet évènement ! A défaut, précipitez-vous sur l’alpha et l’oméga de Juggernaut et remontez le temps vers les autres productions de ce groupe : Periphery, un groupe désormais central !

Facebook : www.facebook.com/PeripheryBand

Site officiel : http://www.periphery.net/

Vidéo officielle :


Rédigé par Henri le 24/02/2015
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