Titres
Formation en 1979
Petter Carlsen [chanteur,guitariste]
Kristian Olstad - basse, guitares, cordes, chant, batterie, percussions, synthétiseur
Mikael Pedersen Jakodsen - batterie
Benjamin Holte - batterie
Arktisk Filharmoni - cordes
The Sum Of Every Shade sera le troisième vinyle de Petter Carlsen à trouver sa place dans le salon, entre Camembert et Collapse. Pourtant ce norvégien compose des chansons plus proches de la pop rock que du progressif. Il a tout de même travaillé avec Daniel Cardoso (Anathema) ainsi qu’avec les allemands de Long Distance Calling.
Avec The Sum Of Every Shade, Petter Carlsen propose une mélancolie rafraîchissante chantée cette fois exclusivement en anglais. Dix titres courts, indépendants les uns des autres, racontant chacun une histoire. Les prog heads grincheux trouveront sans doute ses mélodies trop légères, des pièces qui réclameraient des soli de guitares, de claviers et de batterie, mais ceux-là n’auront pas pris le temps d’écouter. L’univers de Petter Carlsen se rapproche de bien des façons de ceux de Bruce Soord, Marc Atkinson ou de Damian Wilson, des artistes qui jouent également dans des formations progressives et qui en solo épurent la forme et approfondissent les émotions.
The Sum Of Every Shade joue de guitares acoustiques et électriques, rythmé par la batterie, qui si elle est parfois programmée, n'en laisse rien transparaître. Bien sûr, il y a la voix de Petter, riche de beaucoup plus de variations que par le passé, parfois médium naturelle (‘Girafe & Elephants’), parfois poussée dans les aigües, semant le trouble sur son genre (‘I Love The Way You See The World’), et la production, assurée par Kristian Olstad, donne des coloris d’été indien aux compositions de Petter.
La pochette se compose de collages de photographies et de pages de magazines déchirées, images de l’artiste enfant et adulte, clichés d’un arbre et de fleurs en monochrome au milieu de lettres en couleurs découpées dans les pages de journaux. Un voyage nostalgique, un regard porté sur son existence, ses expériences qui ont fait l’artiste qu’il est aujourd’hui.
La musique va de la pop, passant au rock avec quelques incursions dans le post-rock alternatif. Des titres parfois très mélancoliques (‘Strangers’, ‘Beneath The Snow’) ou nettement plus rythmés (‘Good News’). Et puis il y a des pièces qui se distinguent, comme le single ‘Contradictions’ que je pourrais écouter en boucle, ou l’étonnant ‘Pages’ quasi expérimental, perlé de notes et ce ‘The Entreprise’ à la guitare telle un luth ou une harpe.
The Sum Of Every Shade se déguste comme un paquet de bonbons acidulés, nous surprenant à chaque titre par ses saveurs et son pétillant.