Titres
Formation en 2012
Plini [guitariste], Simon Grove [bassiste], Troy Wright [batteur]
Plinitude : état de satiété né de l’écoute de guitares virtuoses et lumineuses (Le petit Neoprog illustré 2018).
Le talentueux guitariste australien que Laurent découvrait en 2016 avec Handmade Cities et en live au Grillen au début de l’été nous revient avec un EP quatre titres intitulé Sunhead.
Avec sa pochette en noir et blanc remplie de feuilles, fruits, légumes, champignons et quelques objets incongrus (une niche, une fourchette, un spoutnik...), où trône une tortue géante sur laquelle poussent des sapins, Plini nous convie à une flânerie de vingt minutes, entre djent et jazz. Oui, vous avez bien lu, entre djent et jazz, car l’enfant surdoué du manche ne se cantonne pas dans un metal progressif technique, il explore également l’univers plus élitiste de la fusion, et reconnaissons-le, là aussi, il est brillant.
Le premières notes de ‘Kind’ à la basse sonnent comme celle de Colin Edwin à la grande époque de Porcupine Tree. Très vite, Plini épouse tous les genres, du djent au progressif en passant par des plages de guitares lumineuses cédant la place à un tabassage rythmique digne d’un Tesseract avec une aisance déconcertante. La musique semble tellement naturelle lorsqu’elle est jouée par Plini.
‘Salt + Chaorcal’, déjà sorti sous forme de single fin mars, plus sage dans la forme, s’apparente à un post prog djent stellaire qui s’achève sur basse et batterie étouffées, comme enregistrées derrière la porte anti-bruit du studio.
‘Flâneur’ nous entraîne dans les rêveries de Plini. Le titre glisse d’un metal jazz, incluant deux soli de saxophone, pour arriver finalement à un pur son jazzy au piano. Le changement d’univers musical se fait à votre insu, tout en finesse, une brillante réconciliation de styles musicaux très dissemblables.
Et pour finir, ‘Sunhead’ fait son Copacabana metal progressif, tout aux guitares et basse, un titre toutefois nettement moins mordant que les précédents.
A n’en pas douter, Plini reste un des jeunes génies de la six cordes. Le format EP est idéal à cette musique, car l’instrumental, même de haut vol, possède tout de même ses limites, tout le monde n’est pas né guitar hero.