Titres
Formation en 2007
Pete Mush [clavier], Jaro [bassiste], Ed Wynne [clavier], Gino Bartolini [batteur,percussions], Tom Tas [guitariste], Nette [saxophone], Jorinde [flute]
Invités spéciaux:
Ed Wynne: guitare.
Dario Frodo: guitare.
Commençons cette chronique par un peu de chrono-mathématiques. Prenez un album de 45 minutes, divisez sa durée par quatre. Vous arrivez logiquement au résultat de onze minutes et quinze secondes. Vous avez tout simplement ici le contenu de ce nouveau ‘Dancing In Limbo', qui se compose de quatre titres électro-prog d’une durée oscillant très exactement de onze minutes douze secondes à onze minutes quatorze secondes. Cela vaudrait le coup de demander à nos compères de Quantum Fantay s’ils sont partis ou non de cette idée on ne peut plus simple. En tout état de cause, si ce n'est pas le cas, la coïncidence est très frappante. Après Terragaïa sorti l’an dernier, Dancing in Limbo est donc le sixième opus des "Belgian Ozrics", comme on aime à les appeler, en forme de clin d'œil à la famille Wynne.
Sur cette nouvelle production, les belges sont revenus à une musique un peu moins éclectique que leur dernier album. Ce nouvel album est effectivement beaucoup moins 'ouvert' que Terragaïa. Là où le cinquième opus revisitait quelques pays au fil des différents titres, Dancing In Limbo longe les rivages de l'électro progressif, alternant rythmes réguliers, accélérations de tempi et changements de section, sur des titres bien évidemment instrumentaux, et dont le challenge supplémentaire, par leur durée, est de retenir l'attention constante du mélectronimane progueux.
'Nimbo' annonce le ton de cet album : une guitare électrique contenant un petit zeste de rock incisif, qui se permet un petit solo, des motifs fugaces et autres bizarreries électroniques qui fusent de toutes parts, de la matière proto-caoutchouteuse qui se forme et se déforme au fil des notes, ainsi que quelques points de repères qui permettent de chasser une éventuelle lassitude à l’écoute : des claviers qui escaladent un motif assez haut, un rythme qui accélère le tempo, un arrêt complet de la musique, sur lequel un nouveau motif électronique roucoule, évolue et se réinvente. Et surtout une flûte sympathique, à l'image d'un petit furet qui se promène, se fraye un chemin au travers de toute cette forêt électronique. On l'entend pointer son museau au dessus du couvert électronique, disparaître, se montrer de nouveau subrepticement, disparaître de nouveau, se fondre dans le décor pour montrer à nouvelle fois sa frimousse, après avoir fait quelques pas furtifs, bien caché par l'épais tapis végétal formé par cette jungle de notes, de lianes et de portées électroniques.
Les trois autres titres sont du même tonneau musical. 'Rimboe', amorcé au djembé, son thème introductif léger et aérien souligné à la guitare électrique, sait aussi très bien varier les plaisirs : des claviers qui s'envolent, un décalage de rythme bien punchy accompagné par les cymbales et une basse régulière, une guitare qui grimpe d'un ton et qui concentre la tension, épaulée par une belle section de percussions, un nouveau basculement dans le calme, avant de ré accélérer et de croquer dans un petit citron vert qui pétille, et la flûte qui vient adoucir nos papilles déjà bien émoustillées. Sur ce titre, là encore, les belges trouvent très bien la recette pour constamment relancer et retenir notre attention.
'Cacimbo' est un titre qui va lui aussi alterner à sa guise calme, première conclusion, relance veloutée à la flûte - qui ajoute au passage quelques jolis trilles-, nouvelle section qui repart au galop, intervention renouvelée de la flûte. Le tout sur un thème plus assis, en forme de ressort rebondissant en trois notes, plus rock, plus heavy, et qui donne une belle unicité à ce titre. 'Limbo', quant à lui, se base sur un rythme plus lent, appuyé par une basse qui martèle un rythme répétitif. Ce titre ne semble pas vraiment vouloir décoller. Au bout de quatre minutes, je commence à me lasser malgré une flûte qui a déjà effectué deux apparitions mais qui n'apporte rien de neuf. La basse martèlera son rythme jusqu'au bout, et ce titre, à la manière d'une fusée dont l'allumage fait 'pschitt', est pour moi de trop, malgré des flèches qui fusent de toutes parts sur un solo de guitare électrique qui tend ses muscles, un petit rythme oriental, ainsi qu'une flûte plus entraînante sur la fin.
Sur cet album, on peut dire que les belges de Quantum Fantay s'apparentent à un Ozric Tentacles qui aurait remplacé le côté psychédélique par une guitare électrique bien rock qui s'invite en pays progressif. Un bon petit divertissement, à écouter à n'importe quel moment de la journée, à prendre comme il vient, sans autre forme de procès.
Facebook: www.facebook.com/quantumfantay
Vidéo :