Titres
Formation en 1992
Alan Morse [guitariste], Dave Meros [bassiste], Ryo Okumoto [clavier], Ted Leonard [chanteur,guitariste], Jimmy Keegan [batteur] depuis 2014 jusque 2016, Nick D'Virgilio [batteur]
S’attaquer à Snow, c’est un peu comme se lancer dans l'escalade de l’Everest. Il faut de la préparation et du temps. Snow c’est le double concept album du groupe Spock’s Beard du temps de la grande époque, lorsque Neal Morse faisait toujours partie de la formation et que Nick D’Virgilo tapait encore sur les fûts.
Pour ma part j’ai connu le groupe sur le tard, lorsque Nick a pris la place de Neal et je n’ai jamais franchement été enthousiasmé par leurs albums, même si, à chaque fois je trouvais dedans quelques passages absolument épiques comme dans leur dernier Brief Nocturnes And Dreamless Sleep.
Neal Morse en solo, c’est un peu pareil, pas mal mais il manque quelque chose. Par contre, dans Transatlantic, dans Flying Colors et surtout en live, le bonhomme me fait frisonner. Un concentré charismatique émotionnel.
Alors j’ai voulu quand même découvrir ce que pouvait être Spock’s Beard à l'âge d’or du groupe et les spécialistes, d’une seule voix ont tous criés Snow, écoutes Snow !
Voila, j’ai le double CD, qui ne parle pas de neige, ni du bâtard du Trône de Fer, mais de l’histoire de Snow, un albinos de 17 ans, investi de pouvoirs comme celui de guérir les gens.
L’histoire d’un jeune homme qui devient un messie. A 17 ans il quitte sa famille et part à New York, ville de tous les dangers. Il va de rencontre en rencontre, le chevalier, une prostituée, un drogué, un sans abri et enfin une femme Carrie, dont il tombe éperdument amoureux et qui finit par le rejeter ‘You’re a Freak Boy’ et entraîner sa chute. Voila en quelques mots le concept.
L’album se découpe naturellement en deux parties, deux CD, avec deux ouvertures. Alors que la première est harmonieuse, la seconde est nettement plus chaotique et sombre, à l’image du parcours de Snow.
Musicalement, c’est un mélange savant de rock américain, de rock progressif puissant, avec beaucoup de place pour les instruments, un gros gros son magnifique et des artistes sans doute au top de leur créativité. Puissance et émotions savamment dosées pour que le marathon que constitue ce double concept album qui reste un plaisir du début à la fin.
Ryo navigue entre claviers jazz, classique, blues, prog et rock avec bonheur, Neal et Nick qui se partagent les partie vocales, se complètent à merveille, Dave Meros donne le meilleur de sa basse et Alan, le frangin, joue de la guitare sans tomber dans les excès qui ont pu suivre après. Le groupe est accompagné de pas mal d’autres artistes : Chris Carmichael violon, alto, violoncelle, Jim Hoke saxophone, clarinette, Neil Rosengarden cors, trompette et Molly Psutti pour les chœurs.
Vingt six titres et deux bonnes heures d’écoute, réservez votre soirée, mettez le son bien fort, et plongez dans l’histoire. Les recettes de cette merveille ? Du gros son, un peu pompier mais ça a son charme, des refrains efficaces et accrocheurs, des parties instrumentales, des petites merveilles comme ce canon à la fin de Devil’s Got My Throat et des textes très forts. Les influences musicales ne viennent pas du rock progressif, mais du rock, du blues, un zeste de jazz et de ballades pops.
Pour ne rien gâcher à la fête, le travail de D’Virgilio et de Rich Mouser est excellent et les oreilles se font vraiment plaisir.
En fait Snow, c’est un concentré du meilleur de Spock’s Beard, qui s’est éparpillé ensuite entre Transatlantic, Flying Colors, Neal Morse et Spock’s Beard....
Sans doute le chef d’oeuvre du groupe, un des grands concepts albums du rock progressif au côté de The Lamb Lies On Broadway, Brave, The Wall, un indispensable dans sa discographie.