Titres
Formation en 1992
Alan Morse [guitariste], Dave Meros [bassiste], Ryo Okumoto [clavier], Ted Leonard [chanteur,guitariste], Jimmy Keegan [batteur] depuis 2014 jusque 2016, Nick D'Virgilio [batteur]
Invité :
David Ragsdale : violon
Je ne suis pas de ceux qui affirment qu’un groupe perd son âme avec le départ du chanteur, Marillion avec Fish, Genesis avec Gabriel, Arena avec Paul Wrightson… Avec Spock’s Beard, que j’ai découvert sur le tard et avec qui je n’ai jamais eu de grandes affinités jusqu’à écouter Snow, je tenais peut-être l’exception à la règle. Depuis le départ de Neal Morse, le groupe semblait s’être égaré.
Et puis voilà qu’arrive The Oblivion Particule. Je me dis, encore ce prog américain sur lequel je vais m’ennuyer et qu’il va falloir décortiquer. Et surprise, dès la première écoute je ronronne, à la seconde je me roule par terre, à la troisième je crie au miracle. Ne voilà t’y pas que Spock’s Beard sort une merveille après tant d’années d’errance. Décidément, après le fabuleux The Grand Experiment du Neal Morse Band, ses condisciples relèvent le défi et nous livrent du grand Spock’s Beard.
La line up du groupe a bien évolué depuis 1993, quand les frangins Morse fondèrent Spock’s Beard. De la formation d’origine, ne subsistent que Alan, Ryo et Dave. Remplacer Neal ne fut pas simple, Nick D’Virgilio s’y est essayé sur quelques albums, délaissant les fûts en live puis arrive Ted que l’on connaît plus pour sa participation à Enchant.
Qu’est-ce qui a changé chez Spock’s Beard pour que je m’emballe ainsi ? Retour aux sources, oui mais pas que. L’abandon de ce son rock très U.S. doit y être pour pas mal, car nous croyons presque écouter un groupe britannique avec The Oblivion Particule. Même sur ‘Bennett Built A Time Machine’, avec son banjo et quelques éléments mélodiques de Octane, le groupe arrive à nous piéger avec un virage floydien fabuleux. La fougue laisse place à l’émotion, la recette de Neal pour faire vibrer des milliers de cœurs à l’unisson en live sans pour autant négliger la technique ici très présente.
Dave occupe plus le terrain avec sa basse. La guitare de Alan évite les aiguës stridentes qui ont peuplé bien des albums et Ryo semble redécouvrir les orgues et le piano classique. C’est également le grand retour des harmonies vocales comme sur ‘A Better Way To Fly’ qui explore la musique contemporaine avant de se lancer dans une écriture très contrastée, intimiste puis explosive. Une des merveilles de cet album. Et si leur coeur de ‘Get Out While’ semble classique, son ouverture comme son final devrait vous surprendre.
Les grandes pièces comme ‘To Be Free Again’ possèdent une réelle raison d’être. Ce ne sont pas des morceaux, juste longs pour faire prog, remplissage des 70 minutes d’un CD, mais d’habiles constructions. Avec cette dernière, délicate, aérée et subtile, vous devriez atteindre le Nirvana du prog.
‘Disappear’, avec le soutien du violoniste David Ragsdale, renoue avec une partition à la Genesis transposée au 21ième siècle avant de se vautrer dans une section instrumentale endiablée, entrecoupée d’harmonies vocales. Un final en apothéose.
Il m’a été difficile de parler avec un minimum de retenue de cet album tant la surprise a été de taille. Aucune piste n’est insignifiante. The Oblivion Particule est d’une grande cohérence bien que les titres qui le composent soient très différents. Tous trouvent leur place et c’est un régal à écouter. Les musiciens expriment leur diversité et leur richesse musicale dans une fabuleuse harmonie sonore. Spock’s Beard tient certainement ici un de ses meilleurs albums depuis la fondation du groupe. Magistral !
Facebook : https://www.facebook.com/spocksbeard
Vidéo :
A corriger : le violoniste se nomme David Ragsdale (et pas Raysfale), membre éminent de Kansas
Le 07/08/2015 par JL
Bourde corrigée, merci
Le 07/08/2015 par Neoprog