Titres
Formation en 2014
The Ghosts of Pripyat, c’est le très attendu premier album de Steve Rothery, guitariste de Marillion. Après des années de carrière avec le groupe, et nous leur souhaitons encore autant d’années si ce n’est plus, Steve, invité pour un festival de guitare en Pologne, s’est mis à composer pour lui-même et de là est née l’idée brillante de cet album qui sort enfin. Point de voix ici, l’instrument central sera la guitare bien évidemment. Sept pièces instrumentales que l’on découvre en version studio après les avoir apprivoisées un peu avec deux lives, celui de Plovdiv et celui de Rome, que nous avons chroniqués il y a peu de temps.
Pour cet album, Steve s’entoure de Steve et de Steve, Hackett et Wilson, pour ne parler que des Steve. Des artistes, devenus des amis, venus prêter main-forte à leur camarade pour la naissance de son premier enfant. The Ghosts of Pripyat, financé à l’aide d’un crowdfunding, a rencontré un vif succès, mettant la pression à Mr Rothery pour peaufiner son travail. Fort de cet engouement, il lance une nouvelle tournée plus importante qui va lui faire visiter l’Europe, un démarrage sur les chapeaux de roue.
Nous avons amplement parlé des morceaux présents sur l’album, enfin de presque tous car “The Ghosts of Pripyat” échappait encore à notre écoute à ce jour. Nous allons y revenir quand même un peu car une version live n’est pas un master studio. Resituons juste le disque : du rock progressif instrumental atmosphérique très marqué par la guitare de Steve qui s’écoute comme défilent des beaux paysages. Il faut aimer la guitare électrique, le jeu de Steve, les instrumentaux, il faut savoir prendre le temps d’écouter, car même si la musique coule de source, l’écoute attentive est requise pour en profiter pleinement. L’avantage numéro un de la version studio est le soin apporté au son, et croyez-moi, de ce côté-là, vous serez comblé, des basses aux aiguës en passant par les médiums, toute la palette est là. Sur le titre “Summer End”, c’est à se damner tellement le son est pur. Le jeu sur la stéréo est habilement amené, une rythmique à gauche, une lead à droite, classique mais parfaitement bien balancé, encore un argument en faveur de la version studio.
Ensuite live or not live ? Les deux écoles se valent, mais force est de constater que les titres plus faibles issus des précédentes écoutes s’effacent complètement devant la version studio bien meilleure, je pense à “Kendris” ou “Yesterday's Hero”, une fois que l’on a compris que l’album doit s’imposer et donc s’écouter assez fort finalement pour goûter toutes les finesses de l’écriture. Évitez à tout prix l’écoute sourdine en faisant autre chose, j’ai commis ce crime la première fois, vous passeriez à côté de l’essentiel de The Ghosts Of Pripyat et ce serait regrettable.
Parlons du dernier titre justement, “The Ghosts Of Pripyat”, vous savez Tchernobyl… C’est le seul morceau avec une introduction acoustique un peu folk qui lance une séquence plus longue et plus musclée, relativement rock où les claviers reviennent sur un thème folk quand l’orgue se tait. Le titre est plus démonstratif que ses prédécesseurs, un jeu auquel nous ne sommes guère habitués avec Steve Rothery. Par contre, il se finit un peu abruptement, sans vraiment se conclure, laissant une sensation frustrante d’inachèvement.
Il n’y a pas beaucoup de matière sur ces sept pistes, Steve ne nous chahute pas. Plus contemplatif, il construit des thèmes assez lents où la finesse du jeu et la beauté du son l’emportent sur l’écriture. La version Flac ou le CD s’imposent, ne partez pas avec un misérable lecteur mp3 et un casque Bbeat qui vous mangera tout le spectre. Venez à la maison écouter ça sur des Grados, c’est gratos ! Plaisir du son, plaisir du jeu, de la mélodie. Pas une tuerie à la composition, encore que “Old Man Of The Sea” tient bien la route tout de même. Je recommande l’album aux amateurs de son, de jeu subtil, et aux audiophiles.