Titres
Formation en 2012
Seb [clavier], Chris [clavier], Lauris [], Niko [clavier,batteur]
“Et Love Riot Squad est sorti de terre comme le Jésus de la pochette, revenu du tombeau et prêt à vous péter la gueule si vous ne vous aimez pas les uns les autres bordel de merde !”.
Je vous mentirais en affirmant ici que la pochette du dernier album de The Morganatics a fait l'unanimité à la rédaction. D’ailleurs, je ne suis pas certain non plus que leur style musical colle parfaitement à notre ligne éditoriale. Mais voilà, nous suivons nos amis français depuis leurs tout débuts en 2012 avec Grains of Sand, et j’avoue avoir, pour ma part, un faible pour leur musique.
Soyons clairs, l’étiquette rock agité colle mieux à la tenue de Superman de Seb que celle de rock progressif. Cependant, avec quelques titres à rallonge comme ce nouveau ‘Stubborn Girl’ ou ‘As Blackbirds Says’ (We come from the stars 2015), n’importe quel proghead entendra les évidentes références progressives de leur musique.
Deux voix hautes très retravaillées, des claviers électros, des riffs de guitares nerveux, une batterie dense, il ne sera pas facile de classer une nouvelle fois cet album, mais plutôt que de se perdre en vain étiquetage, je préfère vous affirmer ici qu’il s’agit du plus abouti de leurs albums.
The Love Riot squad Vs The F-World à la pochette improbable, truffée de références cinématographiques, contient onze titres allant de quatre à neuf minutes et dont un seul est chanté en français (‘OMDB (Il faudra me passer sur le corps)’). Si j’essaye d’analyser le plus objectivement possible ce qui me séduit dans cet album, je m’aperçois que ces voix sur-travaillées, pleines d’écho, de réverb, de vocodeur, y sont pour beaucoup. Ensuite il y a cet électro rythmique effréné peuplé d'accalmies planantes, saturé de claviers et de guitares qui vous grattent le dos tout le temps, ce mélange de genres, ces références croisées et puis, derrière cette incroyable énergie, il y a cette fragilité, cette mélancolie sous-jacente qui transparaît.
Indubitablement, leur musique possède un côté un peu kitch, comme ce ‘Gloria’ que j’adore pourtant et cette pochette très colorée. Vous avez le droit de ne pas aimer, pour ma part, j’aime beaucoup. Pour ce qui est des goûts et des couleurs justement, si globalement The Love Riot squad Vs The F-World est une belle réussite, je mettrais toutefois un petit bémol sur ‘Shark Or Tank’ qui s’égare dans un hip hop de banlieue morose dans la dernière minute du morceau, certainement pour appuyer le propos, mais bon. A contrario, ‘OMDB’, chanté en langue de Molière, sera pour moi la plus belle pièce de l’album. Un titre emprunt de poésie et de violence, pop, rock, metal, progressif et qui pour ne rien gâcher dépasse allègrement les sept minutes. Dans les autres coups de coeur, notons ‘18:44’ qui ouvre l’album, un titre tout au chant vocodé de Seb, ce ‘Gloria’ symphonique avec un choeur d’enfants, et pour finir ‘The Bitter Strife’ où pointe un peu de growl.
The Morganatics nous livre un The Love Riot squad Vs The F-World accessible, nerveux, efficace, qui séduira assurément un large public. A découvrir.