Titres
Formation en 1998
Paul Bremner [], Anmarie Byrnes [], Brian Coralian [batteur], Greg DiMiceli [batteur], John Galgano [], Tom Galgano [clavier], Laura Meade []
Il est bon de revenir de temps en temps aux racines du rock progressif. Pour se faire, vous disposez de plusieurs solutions : ressortir de vieilles galettes poussiéreuses, télécharger du rétro progressif nostalgique, ou bien écouter Izz. Car si vous aimiez le Yes de la glorieuse époque, vous devriez apprécier ces sept new-yorkais.
Izz ne fait pas dans le rétro progressif, pas plus qu’il n’est un cover Yes. Il s’agit d’un groupe qui propose un rock progressif exigeant, inventif. Une formation qui poursuit l’exploration musicale arrêtée net au début des années quatre-vingt. Izz, ce sont les fabuleuses harmonies vocales de Anmarie Byrnes, Laura Leade, John et Tom Galfano, des claviers vintages et des guitares à la Steve Howe signées Paul Bremner. Titres à rallonge, musique complexe, Izz ne s’écoute pas d’une oreille distraite. On parle bien ici de rock progressif.
Don’t Panic, le nouvel album de nos new-yorkais, ne fait pas exception, avec ‘42’, un grand format à tiroirs de dix-neuf minutes dédié au maillot quarante-deux, celui du joueur de baseball Jackie Roosevelt Robinson, et avec deux instrumentaux, le délicat ‘Six String Theory’ dans la veine du ‘Horizons’ de Steve Hackett, et ‘Moment Of Inertia’ qui explore toute une palette de musiques progressives avec brio, de King Crimson en passant par Genesis, Yes, et s’aventurant, après quelques rires déments, dans un prog orientalisant sous les doigts virtuoses de Tom, la basse de John et la batterie de Greg Dimiceli.
Encadrant ces trois pièces de choix, deux autres titres prennent place dans cet album : le premier, ‘Don’t Panic’, yessien à souhait, pourrait figurer comme single dans un monde où les gens écouteraient encore du rock progressif. Le dernier, le très beau ‘Ages Of Stars’, même s’il reprend le refrain de ‘Don’t Panic’, aurait lui plus de mal à passer sur les ondes du fait des ses constants revirements.
Quelques mots sur le grand format ‘42’. La pièce s’ouvre sur un brillant instrumental où les pupitres se renvoient la balle, nous ouvrant grandes les portes d’un stade débordant de spectateurs fébriles. Jackie est sur le terrain, la batte à la main, concentré, le premier afro-américain à jouer en ligue majeure en 1947 alors que les conflits raciaux font encore rage aux Etats-Unis. Suit un récitatif à plusieurs voix, rythmé à la manière de Yes, entrecoupé d’envolées libératoires aux claviers, guitares et mandoline, changeant brutalement de direction comme une balle renvoyée à pleine vitesse, pour retrouver finalement la pelouse du stade.
Je vous mentirais en affirmant que Don’t Panic est un album familial, ou alors vous avez une étrange famille. Le dernier Izz est exigeant. Il réclamera toute votre attention et écoute après écoute livrera peu à peu ses secrets. Si vous aimez encore le rock progressif des seventies, les harmonies vocales, Yes et la famille Galgano, jetez-vous sur cette merveille.